Un syndicat, de concert avec la CGT, le Medef et des responsables politiques de Bretagne, a rédigé une missive destinée à Emmanuel Macron. L’objectif de cette lettre est de solliciter l’aide du président pour empêcher la fermeture de l’entreprise en péril.
François Hommeril, à la tête de la CFE-CGC, exprime sa grande préoccupation quant à l’avenir de la Fonderie de Bretagne (FDB), qui risque de fermer ses portes. Le syndicat a coécrit une lettre ouverte à Emmanuel Macron, l’exhortant à intervenir auprès de Renault pour que ce dernier assure des commandes continues jusqu’en 2028 pour cette fonderie.
Aux côtés de la CFE-CGC, des entités telles que la CGT, le Medef, ainsi qu’environ vingt élus bretons, se sont également engagés. Anciennement une filiale de Renault, la Fonderie de Bretagne reste fortement dépendante de ce constructeur. Cependant, elle se retrouve en péril après l’échec des négociations entre Renault et un éventuel acquéreur. Renault, pour sa part, rejette la faute de cet échec sur le groupe Private Assets.
François Hommeril considère que cette affaire est « très symbolique ». Selon lui, « ce que nous voulons exprimer à travers cette lettre, c’est que si les parties concernées ne parviennent pas, collectivement, à sauver cette entreprise, alors il sera possible de dire que l’industrie française est en grand péril […] C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité interpeller le chef de l’État. » Le dirigeant syndical souligne que « la désindustrialisation est alimentée par une quête incessante du coût le plus bas, quoi qu’il en coûte, et cet exemple en est une illustration éloquente ».
Subordonner les aides
Pour François Hommeril, lorsqu’on détient 15% d’une société, « on devrait normalement être un actionnaire en mesure d’influencer en faveur de ses propres intérêts ». Il insiste sur le fait que « quand la France est actionnaire, l’objectif ne doit pas se limiter à maximiser les profits, mais également à influencer des décisions stratégiques qui servent les intérêts nationaux ».
D’après le syndicaliste, l’État possède divers leviers pour influencer favorablement : « Il est indispensable que les aides versées par l’État aux entreprises soient assorties de conditions ». Il rappelle que le soutien financier que Renault a perçu, tel que « le prêt garanti par l’État en 2020 », a été « payé par les citoyens Français », il est donc « légitime qu’en retour, on attende des résultats concrets et que l’entreprise, ayant bénéficié de la solidarité nationale, respecte des conditions claires ».
« Nous espérons du président qu’il aligne des actes avec ses discours. »
François Hommeril, président de la CFE-CGCsur 42mag.fr
L’avis du syndicaliste est que « les faits sont accablants pour Renault ». Il soupçonne l’entreprise de « ne pas vouloir garantir la quantité de production nécessaire pour que l’investisseur allemand puisse s’engager pleinement dans le projet ». Il poursuit en affirmant : « Ils sont constamment à la recherche d’une économie de quelques centimes, privilégiant ainsi la délocalisation au détriment de la production en France ». Un comportement que François Hommeril juge « intolérable ».