Jean-François Julliard exprime sa « profonde déception » : le discours du Premier ministre n’a alloué qu’environ quatre-vingt-dix secondes à la question de la transition écologique.
« Pour François Bayrou, l’écologie passe clairement au second plan actuellement », regrette Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, dans une intervention sur 42mag.fr, le mercredi 15 janvier. Cette déclaration fait suite à celle du Premier ministre lors de son discours général, où le thème de l’écologie a été pratiquement absent.
« Nous avons été très déçus par ce discours de politique générale. J’ai pris le temps de mesurer : seule une minute et 35 secondes ont été consacrées à la transition écologique, alors même que les prédictions annoncent que l’année 2024 sera la plus chaude jamais enregistrée », souligne Jean-François Julliard. Il estime que « négliger à ce point les enjeux environnementaux, dans une situation où les urgences climatiques se manifestent de plus en plus dans notre vie quotidienne, est tout simplement irresponsable ».
« L’écologie n’est pas un obstacle pour l’agriculture »
Lors de son intervention à l’Assemblée, le Premier ministre a soutenu les agriculteurs, « qui ont toujours cru être les véritables protecteurs de l’environnement », mais qui se voient aujourd’hui reprocher de l’« endommager », critiquant ainsi l’action des inspecteurs de l’Office de la biodiversité. « Entendre de telles déclarations de la part du Premier ministre aujourd’hui est extrêmement inquiétant », déclare le directeur de l’ONG, en soulignant que « l’écologie ne constitue pas un obstacle pour le secteur agricole ».
Jean-François Julliard considère que François Bayrou « adopte le discours des deux principaux syndicats agricoles actuels – la FNSEA et la Coordination rurale ». Selon lui, « il est possible de débattre sur certains règlements qui posent problème aux agriculteurs », mais « insinuer que simplifier ou éliminer certaines de ces règles résoudra tous les problèmes des agriculteurs est une illusion dangereuse ». Il conclut en affirmant que « les difficultés rencontrées par les agriculteurs pour vivre correctement de leur travail dépassent largement les seules normes environnementales ».