Le représentant du groupe RN à l’Assemblée nationale était accueilli lors de l’émission « 8h30 42mag.fr » le vendredi 3 janvier.
« C’est comme une réunion d’une époque révolue, une sorte de résurgence de l’ancienne alliance politique entre l’UMP et le PS, où les rivaux politiques feignent de s’affronter lors des élections, mais finissent par s’unir pour le second tour », exprime le député du Rassemblement national du Loiret, Thomas Ménagé, à 42mag.fr, au sujet du premier Conseil des ministres dirigé par François Bayrou, qui se tient ce vendredi 3 janvier.
« C’est comme une sorte de pot de rentrée, une occasion pour eux de se souhaiter la nouvelle année », plaisante le député, tandis que l’ordre du jour reste encore inconnu. « J’aurais souhaité que la discussion sur le budget soit à l’agenda étant donné l’urgence, et que la loi d’urgence concernant Mayotte soit également débattue afin que nous puissions travailler rapidement à l’Assemblée nationale dans l’intérêt des Français et en particulier des Mahorais », ajoute-t-il.
Thomas Ménagé a longuement abordé les propositions offertes par le Rassemblement national pour Mayotte, une île dévastée par le cyclone Chido, tandis que Marine Le Pen compte s’y rendre du dimanche 5 au lundi 6 janvier. Ce déplacement, il le perçoit comme « une pression supplémentaire sur l’exécutif » et particulièrement sur François Bayrou afin de « faire coïncider les discours avec les actions », puisqu’« il ne s’agit pas seulement de déplacements et de communication » pour assister ce département.
« Selon le député RN, l’inefficacité dans la gestion de l’immigration est à blâmer »
Les solutions mises en avant par le parti de Jordan Bardella accordent une place prépondérante à la lutte contre l’immigration clandestine en provenance de l’archipel comorien, voisin de ce département parmi les plus défavorisés de France. « Bien que l’immigration ne soit pas la cause du cyclone », admet-il, « le manque de contrôle de l’immigration explique le déficit et la fragilité des infrastructures, entraînant indirectement des décès, surtout parmi les personnes en situation irrégulière vivant dans des bidonvilles ». D’après les chiffres de l’Insee, Mayotte compte officiellement 320 000 habitants, et il est estimé qu’il y a plus de 100 000 personnes en situation irrégulière. François Bayrou a évoqué la nécessité d’un « recensement général et détaillé de la population ».
« C’est cette pseudo-générosité, ce laxisme, cette carence de détermination face à l’immigration qui a causé des décès, et qui provoque une saturation des hôpitaux, des écoles et un manque d’eau et d’électricité », poursuit le député du Loiret. « Il est impératif d’accroître les ressources allouées aux infrastructures et aussi de réduire la population pour que ces ressources bénéficient prioritairement aux Mahorais », préconise Thomas Ménagé.
À propos de l’assistance à Mayotte et du vote pour la loi spéciale, le porte-parole du Rassemblement national « s’inquiète » d’« une intention du gouvernement et de François Bayrou de reporter aussi longtemps que possible ce vote ». Il entrevoit la possibilité d’une stratégie de François Bayrou de lier le texte à son avenir politique, reliant « le vote de cette loi au vote du budget et à l’absence de motion de censure ».