Un ultime office religieux en mémoire du patriarche, censé être accessible au grand public. Cependant, pour le Rassemblement national, il est impensable de permettre à n’importe qui de venir perturber ce moment familial et d’apparaître sur la photo commémorative.
Lors de ce matin du jeudi 16 janvier, l’église du Val de Grâce a accueilli un rassemblement où figuraient, autour de la famille Le Pen, les notables de l’extrême droite, y compris certains adversaires politiques tels que Philippe de Villiers et Eric Zemmour. Étaient également présents d’anciens dirigeants du parti, époque du Front National, comme Bruno Gollnish. Tous ces invités avaient reçu une invitation officielle.
Le DPS en action
Pour ceux qui n’étaient pas conviés officiellement, l’accès à l’événement s’avérait plus complexe. Le service d’ordre du parti, connu sous le nom de Département Protection Sécurité (DPS), était chargé de contrôler les entrées. Cette unité, célèbre pour ses interventions musclées sous la direction de Jean-Marie Le Pen, effectuait un premier tri à l’entrée.
Il nous a été confirmé que les listes des indésirables n’étaient pas employées à ce premier niveau, mais pouvaient l’être aux étapes suivantes. La véracité de cette déclaration a été démontrée en quelques secondes. Dans la file d’attente, nous avons repéré Henry de Lesquen, condamné pour incitation à la haine et négation de crimes contre l’humanité. Après avoir franchi le premier contrôle, il a été identifié quelques mètres plus loin et escorté à la sortie par le DPS.
« Je ne fais pas de scandale mais Marine Le Pen m’interdit de rentrer ! »
Henry de Lesquen
Un sort identique a été réservé à Thomas Joly, dirigeant d’un groupe formé d’anciens membres du FN, reconnu coupable de diffusion de contenus violents. Il a affirmé avoir été expulsé « sur les ordres du DPS, émis par les héritières de Jean-Marie Le Pen. »
Dans l’enceinte du Val de Grâce, des présences controversées
À quelques pas de là, de l’autre côté de la barrière, Alexandre Hinger, le porte-parole de son organisation, a réussi à entrer aisément. Selon ses dires, sa reconnaissance plus discrète que celle du président de son parti pourrait expliquer son accès. « Peut-être que je ne représente pas une menace pour Marine Le Pen, » a-t-il ajouté.
» Peut-être que Marine Le Pen ne me connaît pas, c’est tout à fait possible également”
Alexandre Hinger
Dans la cour, nous avons également reconnu Axel Loustau, autrefois lié au Groupe Union Défense (GUD), un groupe de jeunes reconnu pour sa violence et interdit en 2024.
Également visible dans la cour, Victor Aubert, créateur de l’association catholique identitaire Academia Christiana, dissoute par Gérald Darmanin en décembre 2023. Aucune image n’a montré ces indésirables aux côtés de Marine Le Pen, garantissant ainsi un cliché de rassemblement sans accroc.