Dans l’émission Tout Public diffusée le vendredi 17 janvier 2025, un hommage a été rendu à David Lynch suite à l’annonce de son décès. Également au programme, Bertrand Belin est intervenu pour parler de son ouvrage intitulé « La Figure ». De plus, l’événement a marqué l’inauguration du club électro Mia Mao dans la capitale française.
Tout Public commémore l’illustre artiste américain David Lynch, décédé à l’âge de 78 ans, un créateur aux multiples facettes. Grazia Quaroni, qui dirige les collections à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, souligne qu’au-delà de ses films, Lynch a révélé « un riche patrimoine caché, semblable à la partie invisible d’un iceberg ». Elle était aux commandes de l’exposition David Lynch, The Air is on Fire, en 2007, qui a mis en lumière « sa peinture, sculpture, photographie, création sonore, installation, musique… Tout était marqué par l’empreinte unique de Lynch », se remémore-t-elle. Une partie de cet héritage est d’ailleurs préservée à la Fondation Cartier.
L’influence de Lynch dépasse donc largement le cinéma, comme le confirme Bertrand Belin, un artiste polyvalent qui chante, joue et écrit, inspiré par de nombreuses œuvres de Lynch. « Ce qui est remarquable », constate-t-il, « c’est qu’il a légué un adjectif, à l’instar de Kafka, pour décrire une certaine humeur, une essence du réel, une ambiance… Ce n’est pas rien. »
Bertrand Belin et son œuvre littéraire
Bertrand Belin, qui porte plusieurs casquettes, est également auteur et vient parler dans Tout Public de son dernier livre, La Figure. Ce récit, sous forme d’autofiction, retrace son enfance marquée par la violence paternelle, aux côtés de La Figure, un personnage à la fois double fictif et compagnon. Belin choisit d’éviter le réalisme pur et la confrontation directe, préférant une approche introspective. « J’écris avec ma manière de recevoir les événements et de les rendre », explique-t-il.
« J’ai attribué un interlocuteur, un camarade, à cette voix intérieure, nommée La Figure. Elle reste intérieure tout en étant un compagnon de dialogue. »
Bertrand Belin42mag.fr
Bien qu’éloignée d’un réalisme strict, l’écriture de Bertrand Belin s’offre comme « une manière d’appréhender la réalité », qu’il voit comme une « enquête » à « démêler » par tous les moyens, y compris ceux d’une poétique certaine, affirme l’auteur. Cette perspective n’est pas sans rappeler le cinéma de Lynch, dont Belin apprécie « cette approche indirecte et quelque peu elliptique des événements. C’est quelque chose qui me rend la vie beaucoup plus agréable », confie-t-il.
La Figure (P.O.L) est disponible à la vente en librairie.
Le clubbing, un acte politique
Le Mia Mao, club parisien situé dans le 19e arrondissement, inaugure ses soirées festives le vendredi 17 janvier, célébrant la culture de la fête et de la musique électronique. Ce projet, soutenu par les mairies de Paris et du 19e arrondissement, a surpris Arnaud Perrine, son directeur, par leur confiance immédiate. « L’idée, en ouvrant ce club, était de préserver la vie nocturne parisienne. Une ville sans fête, sans vie nocturne, est une ville incomplète », affirme Frédéric Hocquard, adjoint à la vie nocturne. « Les Jeux olympiques ont souligné, par exemple lors de la clôture des Paralympiques, où la scène électronique française s’est illustrée, la richesse culturelle diversifiée de Paris. »
Selon Frédéric Hocquard, le clubbing est aussi un espace de libération. « C’est un lieu de permissivité, de transgression, où l’on oublie toutes les formes de domination. Le dancefloor est un espace de liberté », déclare-t-il.
Arnaud Perrine ajoute que le clubbing peut incarner un esprit de contestation et de subversion. « Dans les années 1990, les premières raves anglaises répondaient aux tensions de la société anglaise de l’époque, affirmant un radical ‘fuck it’, on va faire ce qu’on veut, et les gens ont suivi », raconte-t-il à Yann Bertrand.
Une émission enrichie des interventions de Matteu Maestracci et Yann Bertrand, journalistes pour le service culture de 42mag.fr.