En 2018, sous la direction de Marine Le Pen, le parti d’extrême droite a changé de nom pour devenir le Rassemblement national. Cette initiative n’a pas été du goût de son créateur.
« Je trouve catastrophique que le nom ‘Front National’ soit abandonné car c’est un pilier inégalable et essentiel », déclarait Jean-Marie Le Pen sur France Inter, le 12 mars 2018. « C’est un véritable assassinat politique », ajoutait le fondateur du parti, décédé le mardi 7 janvier. Ce changement de dénomination marquait également une étape cruciale pour le mouvement.
« Marine Le Pen a fait preuve d’un manque d’originalité, puisque j’avais déjà utilisé le nom ‘Rassemblement National’ à deux reprises », commentait Jean-Marie Le Pen. Pourtant, il n’y voyait « absolument pas » un signe de réconciliation ou d’hommage quelconque, tandis que le parti cherchait à modifier son image et à se distancer des accusations d’antisémitisme et de racisme.
Encore président d’honneur
Jean-Marie Le Pen se remémore avoir utilisé l’appellation Rassemblement national « une fois lors des cantonales de 1985, et une autre fois durant les législatives de 1986 ». Bien que ces termes soient relativement répandus, il insiste sur le fait que « ce n’est pas le Front National, qui a combattu avec vigueur pendant 46 années, tel un brise-glace dans les eaux de l’Arctique pendant de nombreuses années et encore plus d’années ». Selon lui, le Front national « représente plus qu’un simple nom, c’est une âme, une histoire, un héritage. Ignorer tout cela me semble catastrophique. »
« On a supprimé le statut de président d’honneur, empêchant ainsi Marine Le Pen, d’un jour le devenir, mais le titre que m’a décerné le Congrès de 2011, je le garde. Il m’a été accordé en reconnaissance des services que j’ai rendus et il me semble très compliqué de me l’ôter », affirme Jean-Marie Le Pen avec un sourire.
« Je n’ai aucunement l’intention de rejoindre le Rassemblement National et je préserve toutes les options qui pourraient me permettre, potentiellement, de réutiliser le nom Front National, pour des projets qu’il reste à déterminer. Si Madame Le Pen baisse de pavillon le titre de Front National, je crois détenir plus de droits que quiconque pour en faire usage », proclame Jean-Marie Le Pen. Il ajoute néanmoins : « En Italie, quelqu’un a adopté la même démarche que Madame Le Pen, il s’appelait monsieur (Gianfranco, ndlr) Fini. Il a terminé, si je puis dire, à 3 % puis à 0,3 % ».