Avant le Sommet pour l’Action sur l’IA prévu pour février 2025, deux agences gouvernementales, PEReN et Viginum, lancent une initiative collective visant à concevoir un dispositif capable d’identifier les contenus créés par des intelligences artificielles.
La France organise le Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle les 10 et 11 février 2025. Dans la période précédant cet événement, l’État a lancé plusieurs projets pour concrétiser les applications de l’intelligence artificielle. Cette technologie nécessite une mobilisation exceptionnelle de ressources pour développer des solutions innovantes et pertinentes en réponse à des besoins spécifiques. L’un des enjeux majeurs concerne la génération et la propagation de fausses informations, telles que des images ou des vidéos créées artificiellement par des algorithmes.
Une approche en coopération
Pour apporter une réponse efficace à ce défi, deux services de l’État ont décidé de travailler ensemble : PEReN et Viginum. PEReN est une entité intergouvernementale spécialisée dans l’exploitation des données au service de la régulation numérique, sous l’égide conjointe des ministères de l’Économie, de la Culture et du Numérique. Viginum, de son côté, supervise la surveillance et la protection contre les tentatives d’ingérence numérique étrangère.
Ces deux services ont récemment initié un projet de collaboration visant à développer un méta détecteur de contenus générés artificiellement. Ce projet repose sur la contribution collective d’experts afin de mettre au point un outil capable de reconnaître ces images et contenus utilisés à des fins de désinformation. Même si certaines plateformes intègrent automatiquement des filigranes à leurs créations, cela ne garantit pas la détection systématique des documents générés par l’IA.
Un appel à l’expertise collective
Cette initiative s’inspire fortement des pratiques en vigueur dans la sphère des logiciels libres, où chacun peut apporter sa pierre à l’édifice en fonction de ses compétences spécifiques. Les contributions sont rassemblées sur une plateforme ouverte pour permettre à tout un chacun de commenter ou de modifier. L’idée maîtresse est que l’agrégation des connaissances permet d’obtenir un résultat à la fois fiable et de qualité. Ainsi, certaines personnes pourront exceller dans la création de détecteurs de visages tandis que d’autres maîtriseront mieux l’analyse de scènes. Il en va de même pour la détection des textes ou des traductions.
Ce qui rend cette méthode particulièrement intéressante est que les modules logiciels créés seront ensuite accessibles librement et devront être simples d’utilisation. Bien que ce type de démarche ne propose pas de solution universelle aux problèmes technologiques futurs, notamment en matière de lutte contre les usages malveillants de l’IA, il reflète une nouvelle façon d’aborder les difficultés dans un environnement technologique qui requiert des compétences variées et spécialisées.