Le cyclone Dikeledi s’éloignait dimanche du territoire français de Mayotte mais l’archipel restera en alerte rouge jusqu’à lundi soir. La tempête a cependant provoqué des crues soudaines dans l’île voisine de l’océan Indien, Madagascar, où au moins trois personnes ont été tuées.
Dikeledi a frappé la côte nord de Madagascar sous forme de cyclone samedi soir avant de se transformer en une violente tempête tropicale.
« En termes d’impact, c’est la province d’Antsiranana à Madagascar qui a connu les conditions les plus intenses ces dernières heures », a indiqué Météo-France, faisant référence à la pointe nord de l’île.
Trois personnes sont mortes dans les pluies torrentielles qui ont frappé le nord de Madagascar, a indiqué dimanche le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). Plus de 900 personnes ont également été touchées.
Au plus près, Dikeledi est passé à une centaine de kilomètres au sud de Mayotte tôt dimanche matin.
« Il s’éloigne désormais de l’île », a indiqué Météo-France.
Samedi soir, Mayotte a été placée en alerte rouge en prévision du passage de la tempête. Il devrait le rester jusqu’à lundi, a indiqué la police locale.
Dikeledi est survenu moins d’un mois après que le cyclone le plus dévastateur qui ait frappé le département le plus pauvre de France depuis 90 ans ait causé des dégâts colossaux à la mi-décembre, tuant au moins 39 personnes et en blessant plus de 5 600.

Fortes pluies à Madagascar
La pluie et le vent se sont intensifiés dimanche matin à Mayotte, atteignant 80 à 90 kilomètres par heure, notamment dans la partie sud de l’île.
La population de Mayotte s’élève officiellement à 320 000 habitants, mais on estime qu’il y a entre 100 000 et 200 000 résidents sans papiers supplémentaires vivant dans les bidonvilles.
Les habitants ont déclaré plus tôt qu’ils étaient préoccupés par l’impact potentiel de la nouvelle tempête, compte tenu des ravages provoqués par le cyclone Chido en décembre.
« Nous sommes très inquiets, compte tenu de ce qui s’est passé la première fois », a déclaré Ali Ahmed, un habitant de Mamoudzou, située sur la Grande-Terre, l’île principale de Mayotte.
Les inondations ont été signalées dans le sud de l’archipel, dévastant le village de Mbouini, l’une des rares localités à avoir été épargnée par Chido.
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Des pluies torrentielles ont été signalées à Pamandzi, au sud de l’île de Petite-Terre.
Certains habitants ont été vus bravant l’alerte rouge pour consolider leurs toits fragilisés par la pluie.
Confinés chez eux à partir de samedi soir, les habitants de Mayotte ont interdiction de circuler jusqu’à nouvel ordre.
4 000 fonctionnaires mobilisés
L’archipel a été placé en alerte rouge samedi à partir de 19H00 GMT. Pendant l’alerte, tous les déplacements sont interdits à l’exception des services de secours et autres personnels autorisés.
Mais à Mamoudzou, des habitants ont été aperçus dans les rues, certains profitant de la pluie pour laver leurs véhicules.
Plus de 4 000 personnes ont été mobilisées à Mayotte, dont des membres de la police et de l’armée, a indiqué le ministère français de l’Intérieur.
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Quatre-vingts centres d’hébergement ont été ouverts pour accueillir quelque 14 500 personnes, a indiqué le ministère des territoires d’outre-mer à l’AFP, estimant que la situation était « calme ».
La tempête devrait à nouveau être reclassée en cyclone lundi.
Dans les prochaines heures, Dikeledi « va continuer à s’intensifier, pouvant atteindre le stade d’un cyclone tropical intense en tournant vers le sud puis vers le sud-est en début de semaine prochaine », selon Météo-France.
Aux Comores, de fortes pluies étaient attendues dans la journée, tandis qu’au Mozambique, dans le sud-est de l’Afrique, Dikeledi pourrait s’approcher lundi des côtes de la province de Nampula.