Le gouvernement français est confronté à un autre défi crucial alors que les législateurs débattent d’une motion de censure qui mettra en lumière la position du Parti socialiste parmi les alliances au sein d’un parlement français fragmenté.
Le gouvernement du Premier ministre François Bayrou sera confronté ce jeudi à son premier test lorsque l’Assemblée nationale examinera une motion de censure qui, même si elle n’est finalement pas adoptée, clarifiera la position du Parti socialiste au Parlement.
En vigueur depuis à peine trois semaines, le gouvernement n’a pas demandé la confiance de l’assemblée mardi après le discours de politique générale du premier ministre, comme c’est l’usage.
Tout comme la précédente administration de Michel Barnier, Bayrou n’a pas de majorité à la Chambre.
En contrepartie, les élus de la gauche dure La France Insoumise (LFI) – qui ne cessent de réclamer la démission du président Emmanuel Macron – ont déposé une motion de censure.
Le scrutin de jeudi marque le 150e vote de censure à l’égard du gouvernement depuis la fondation de la Cinquième République française en 1958.
Le Parti Socialiste français menace de vote de censure contre le gouvernement Bayrou
Divisions
Avec LFI, le texte a également été signé par des députés communistes et verts, mais aucun membre du Parti socialiste ne s’est aligné sur le bloc parlementaire de gauche.
Malgré de longues discussions, le Parti socialiste a reporté à jeudi sa décision sur le vote ou non de la motion de censure, ajoutant encore à l’incertitude.
Le vote de jeudi servira surtout à clarifier les rapports de force à gauche et la position du Parti socialiste à l’égard du gouvernement Bayrou, à l’approche des cruciaux budgets de l’Etat et de la sécurité sociale.
Bayrou a déclaré qu’il renoncerait aux 4 000 suppressions d’emplois dans l’éducation prévues par son prédécesseur Barnier, qui a été renversé par un vote de censure en décembre. Cependant, il a montré peu de marge de manœuvre sur les réformes contestées des retraites.
Le 3 février, l’Assemblée nationale se réunira pour débattre du projet de budget 2025 de la Sécurité sociale.
Les leaders d’extrême droite du Rassemblement national ont déjà indiqué que leurs députés n’avaient pas l’intention de voter en faveur de la motion de censure, ce qui ne permet pas à LFI de recueillir les 288 voix nécessaires à son adoption, même avec le soutien des socialistes.