La France a été confrontée à des défis croissants en matière de droits humains en 2024, notamment une forte augmentation des crimes haineux et de la surveillance controversée lors des Jeux Olympiques de Paris, a déclaré Human Rights Watch dans son rapport mondial annuel.
Le Rapport mondial 2025 de l’ONG, publié jeudi 16 janvier, remet en cause l’intégrité des institutions démocratiques en matière de droits de l’homme dans le monde, celles de la France ne faisant pas exception.
Human Rights Watch (HRW) rapporte que le pari du président Emmanuel Macron d’organiser des élections anticipées pour endiguer la montée de l’extrême droite, après les victoires significatives du parti Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen lors des élections au Parlement européen de juin, a en fait conduit à la amplification de la rhétorique raciste et xénophobe à travers le pays.
Cela a également coïncidé avec une augmentation des crimes haineux ciblant les minorités et des inégalités économiques croissantes, mettant en évidence les fractures politiques et sociales que l’on trouve en France.
Les associations caritatives pour les sans-abri mettent en garde contre un « nettoyage social » avant les Jeux olympiques de Paris
Derrière le rêve olympique
Les Jeux Olympiques de Paris tant vantés – tout en démontrant le panache français sur la scène mondiale – ont également révélé des préoccupations en matière de droits de l’homme.
Les préparatifs des Jeux ont impliqué des stratégies controversées de « nettoyage social » ciblant les groupes marginalisés, en particulier les migrants, tandis que pendant l’événement, la discrimination contre les athlètes – en particulier l’interdiction du hijab – a suscité des critiques de la part des Nations Unies et des groupes de défense des droits civiques.
Des rapports ont également révélé des abus contre des sans-abri et le déploiement de technologies de surveillance intrusives, suscitant des craintes concernant les violations de la vie privée et la discrimination.
Human Rights Watch a également condamné le profilage racial lors des contrôles d’identité par la police, soulignant les problèmes de racisme systémique.
Parallèlement, des statistiques alarmantes sur les crimes haineux – notamment une forte augmentation des incidents antisémites et islamophobes – illustrent une normalisation des discours de haine sur les plateformes politiques et médiatiques en France.
La France voit les audiences chuter dans le rapport mondial sur la liberté d’expression
Érosion des libertés
Le rapport révèle également que les militants écologistes sont confrontés à des pressions croissantes alors que le gouvernement déploie des forces de police excessives, des interdictions restrictives et des lois antiterroristes pour réprimer les manifestations.
La liberté de la presse a également souffert, selon Human Rights Watch, après l’arrestation de journalistes enquêtant sur les ventes d’armes françaises à Israël et sur les questions environnementales, ce qui a suscité la condamnation de divers groupes de défense de la liberté de la presse.
L’année dernière a également vu la reprise de la destruction des quartiers informels à Mayotte, le département le plus pauvre et le moins développé de France.
Avant la dévastation de cette île de l’océan Indien par le cyclone Chido en décembre, l’approche française face à la migration irrégulière, à la criminalité et aux maladies sur l’île n’avait pas réussi à répondre aux problèmes sociaux urgents.
Les séparatistes de Nouvelle-Calédonie devant le tribunal de Paris pour leur rôle présumé dans des émeutes meurtrières
La Nouvelle-Calédonie négligée
HRW rapporte une litanie de manquements en France concernant l’État de droit, l’excès de force policière et le droit de manifester. Cependant, le rapport ne fait aucune mention de la manière dont ces problèmes se sont manifestés en Nouvelle-Calédonie, le territoire français du Pacifique Sud.
Après des semaines d’affrontements meurtriers en 2024, les dirigeants séparatistes ont été déportés vers la métropole et incarcérés.
Interrogé sur cette omission par 42mag.fr, Human Rights Watch a indiqué qu’il répondrait en temps utile.