Mardi soir, Emmanuel Macron était attendu pour exprimer des vœux qui devaient le placer au-dessus de la mêlée politique. Cependant, le chef de l’État a principalement démontré sa volonté de maintenir son influence en 2025, en dépit des bouleversements politiques majeurs qu’il a traversés cette année.
Jupiter restera toujours Jupiter. Emmanuel Macron a, pour la première fois, admis que la dissolution de l’Assemblée nationale avait « créé, pour le moment, plus de désaccords parmi les députés que de solutions concrètes pour le pays ». Malgré ce mea culpa timide, le président a surtout cherché à se montrer comme un leader déterminé à ne pas baisser les bras, tendant à nouveau la main à ses concitoyens et soulignant l’importance de chacun dans la construction d’une « Nation et une République encore plus belles », comme il l’a exprimé.
Son souhait est de laisser les Français « trancher » sur des questions qu’il juge cruciales, probablement par le biais de référendums ou de conventions citoyennes. Parmi ces sujets essentiels, on trouve la question de la fin de vie, l’instauration d’une représentation proportionnelle, et peut-être aussi l’immigration ou la sécurité au quotidien. Toutefois, un risque majeur pour Emmanuel Macron subsiste : que ces consultations, si elles venaient à se concrétiser, deviennent un plébiscite en faveur ou défaveur de sa personne.
Une possible nouvelle dissolution en septembre?
Malgré cela, Emmanuel Macron a tenu à mettre en garde contre le risque persistant d’une nouvelle période d’instabilité politique : « Sachons garder le meilleur de ce que nous avons été en 2024 », « Nous avons prouvé qu’impossible n’était pas français », « unis, déterminés et solidaires »… Le président a enchaîné les expressions inspirantes, exhortant à l’unité nationale et à la cohésion du peuple français. En somme, c’était comme s’il lançait un appel d’urgence aux Français dans un « monde qui ébranle nos certitudes habituelles », mais surtout, selon ses propres termes, face à « l’instabilité politique que traverse actuellement le pays ».
Entre les lignes de son appel à un « ressaisissement collectif », il devient clair qu’une nouvelle dissolution n’est pas totalement exclue à l’horizon septembre. Bien que la démission présidentielle, que l’opposition continue de réclamer vigoureusement, ne soit pas encore à l’ordre du jour, elle reste néanmoins une option envisageable pour enfin surmonter l’impasse politique et institutionnelle actuelle. Cela est particulièrement pertinent si tous les gouvernements, en commençant par celui dirigé par François Bayrou, se retrouvaient censurés tour à tour.