Depuis la dissolution, le président de la République s’illustre par de nombreuses actions et se retrouve sous les feux des projecteurs plus que d’ordinaire.
Emmanuel Macron cherche-t-il à retrouver son influence primordiale ? Le président doit prononcer un discours au Louvre ce mardi 28 janvier, à la suite des préoccupations exprimées par la directrice de l’établissement dans une note confidentielle concernant le délabrement progressif de ce musée emblématique. Macron a donc décidé de gérer ce dossier personnellement, après une semaine où il s’est retrouvé sous les projecteurs comme rarement depuis la dissolution. Emmanuel Macron s’efforce surtout de maintenir sa présence dans l’esprit des Français.
Le président travaille également à renouer un lien « fragilisé » avec ses concitoyens, par exemple mercredi dernier sur TikTok. Emmanuel Macron a répondu à un influenceur qui avait été verbalisé pour avoir utilisé son téléphone pour régler à un péage autoroutier : « Vous avez raison, je crois qu’en 2025, le paiement au péage via téléphone devrait être possible. J’ai donc transmis le dossier au ministre de l’Intérieur et nous allons régler cela ensemble. »
La protection de son héritage
En plus de capter l’attention avec des millions de vues, Emmanuel Macron souhaite combattre l’image d’un pouvoir impuissant et isolé depuis la dissolution. « Le président préside, le gouvernement gouverne », répète fréquemment son entourage pour expliquer sa mise en retrait. Cependant, un changement de cap semble se profiler : le président s’implique davantage dans les discussions, rencontre le Premier ministre François Bayrou au moins une fois par semaine, lit les déclarations de politique générale avant leur présentation et approuve discrètement l’idée d’une consultation sur les retraites. Sa seule réserve est de ne pas compromettre l’équilibre financier du système. Il vise à protéger le bilan de ses réformes majeures, en particulier son approche économique.
De même, Emmanuel Macron réitère son accord avec les sportifs qui protestent contre la réduction des financements pour les Sports, un héritage important après les Jeux olympiques. Même parmi ses soutiens, un ex-conseiller critique un « Président supporter » qui s’assure de tenir « le beau rôle ». Un observateur proche de la situation note : « Macron intervient par petites touches, c’est de l’impressionnisme ».
Un emploi du temps de nouveau chargé
L’agenda du président s’est densifié comme cela n’avait pas été le cas depuis plusieurs mois : il a participé aux commémorations au Mémorial de la Shoah lundi, suivies par une cérémonie internationale au camp d’Auschwitz en Pologne. Le lendemain, il se consacre à un discours concernant l’état du Louvre, ce musée de renommée mondiale confronté à la dégradation. C’est ici qu’il avait fait ses premiers pas en tant que président en 2017, dans une période marquée par la solitude et la réflexivité et les projecteurs se tournent maintenant vers son prochain « projet présidentiel », à la suite de la réouverture de Notre-Dame. Jeudi, il reprend ses visites de terrain, notamment dans le Nord et dans l’Aisne, toujours déterminé à rallier la Nation à sa vision collective. Simultanément, Macron, en tant que chef des armées, envisage de créer une force de réserve militaire spéciale composée de jeunes volontaires, en réponse aux menaces persistantes en Europe.
Alors que son entourage a qualifié 2024 d’année de « fiertés françaises », le début de 2025 s’annonce comme étant sous le thème de la « protection ». En point d’orgue, un sommet sur l’intelligence artificielle se tiendra à Paris les 10 et 11 février, marquant une réponse à l’initiative des États-Unis et de Donald Trump, qui investit massivement dans ce domaine. « Macron semble dépourvu de crédibilité à ce stade, déplore un ami, mais il a l’opportunité de regagner en prestige, idéalement avant 2027. »