La dirigeante du Rassemblement national s’envolera pour l’archipel dimanche soir. Elle prévoit un séjour de trois jours dans cette région, qui a montré un fort soutien au RN lors des divers scrutins électoraux des dernières années.
Trois semaines après que le cyclone a frappé, Marine Le Pen décide de se rendre à Mayotte. Bien que son accueil ne soit pas aussi chaleureux qu’en 2024, vu le mécontentement ambiant des habitants, elle sait qu’il s’agit là d’une opportunité politique. En effet, elle peut se positionner comme la personnalité politique qui comprend le mieux les difficultés des Mahorais, d’autant plus après les visites peu appréciées d’Emmanuel Macron et de François Bayrou sur l’île.
Elle a peu de raisons de craindre une réception hostile, ayant obtenu d’excellents résultats lors des dernières élections. À l’élection présidentielle de 2022, elle a recueilli plus de 59 % des voix au deuxième tour contre Emmanuel Macron. Aux élections européennes de 2024, Jordan Bardella, représentant son parti, a remporté plus de 52 % des suffrages. Même lors des législatives anticipées de juillet, une députée de son parti a été élue pour la première fois à Mayotte. De plus, elle compte capitaliser sur cette popularité pour insister sur la gestion de la crise migratoire, prônant notamment un arrêt complet de l’immigration en provenance des Comores et proposant de mettre fin au droit du sol sur l’île.
Une visite avant tout symbolique
Marine Le Pen souhaite également vérifier que les mesures annoncées dans le cadre du plan « Mayotte debout » de François Bayrou sont réellement mises en œuvre, bien que ses possibilités d’action soient limitées. Même si elle déclare sur les réseaux sociaux que « les députés du RN veilleront au respect de la parole donnée », sa visite revêt essentiellement un caractère symbolique. Elle incarne l’opposition, mais manque du pouvoir nécessaire pour influencer concrètement la situation de l’île dans ses rôles actuels au parlement et à la tête des députés RN à l’Assemblée.
Il est possible que sa stratégie soit d’exploiter politiquement la situation de Mayotte et la détresse de ses habitants pour mettre la pression sur François Bayrou, tout en brandissant la menace d’une nouvelle censure d’un gouvernement encore très jeune.