Un mois après que le cyclone Chido a dévasté Mayotte, l’île continue de faire face à d’importants dégâts et à un processus de reconstruction lent, en particulier dans les régions du nord de ce territoire de l’océan Indien. Mercredi, un projet de loi d’urgence destiné à accélérer les efforts de reconstruction a été approuvé par la chambre basse du Parlement français.
Alors que les opérations de nettoyage se poursuivent dans tout l’archipel de l’océan Indien, il est clair qu’aucune zone n’a été épargnée par la dévastation.
« L’île a été particulièrement touchée cette fois-ci ; les dégâts sont évidents », a déclaré à 42mag.fr Aramadi Salim, chauffeur de la capitale Mamoudzou.
Au milieu de la végétation détruite et des routes jonchées de débris, Salim a noté quelques progrès : « Les choses commencent à s’améliorer. Nous avons passé une semaine sans électricité ni eau, à chercher de l’eau partout où nous le pouvions. Maintenant que le courant a été rétabli, la vie s’améliore. « .
Cependant, le retour au travail de Salim est loin d’être facile. « Le simple fait d’avoir du carburant signifie faire la queue pendant des heures », a-t-il déclaré.
Si à Mamoudzou la situation s’améliore, dans la partie nord de l’archipel, qui a subi de plein fouet le cyclone, la situation est bien plus compliquée.
« Le bateau est mon gagne-pain. Sans lui, je ne peux pas travailler », explique un pêcheur, debout près d’une baie où la plupart des bateaux ont chaviré.
« Nous sommes pratiquement coupés de Mamoudzou, même en matière d’information. »

« Les bidonvilles sont déjà en place »
À Mayotte, l’information est tout aussi cruciale que l’eau et la nourriture.
Dans certaines régions, les contacts avec les autorités et les assureurs restent impossibles, alimentant la frustration.
« Pourquoi cachent-ils la vérité ? La moitié de la population de Hamjago n’a toujours pas l’électricité », déclare Faoulati, mère de quatre enfants.
« C’est inhumain. L’aide qui arrive ne nous parvient pas dans le nord. Tout est concentré dans les bidonvilles où vivent les clandestins. Et nous sommes laissés pour compte », ajoute-t-elle.
Les bidonvilles, connus sous le nom bangasreflètent un autre problème persistant à Mayotte avec l’immigration clandestine, principalement en provenance des Comores.
« Il y a un gros problème en ce moment à Mayotte. bangas sont déjà debout. Il est temps d’y remédier », explique Mari Atibou, une habitante du sud de Mayotte.
Le projet de loi d’urgence adopté
Lors de sa visite il y a deux semaines, le Premier ministre François Bayrou a promis de lutter contre l’immigration clandestine et de reconstruire Mayotte « d’ici deux ans ».
Le Premier ministre français Bayrou dévoile son plan de reconstruction « Mayotte debout »
Son projet de loi d’urgence, visant à accélérer la reconstruction, a été adopté mercredi à l’Assemblée nationale malgré les critiques des partis d’opposition. La loi prévoit également des mesures sociales temporaires.
Le nouveau ministre des Territoires d’outre-mer, Manuel Valls, a ajouté qu’une deuxième loi, traitant de solutions à plus long terme, était prévue pour mars.
Par ailleurs, un projet de loi restreignant le droit de naissance à Mayotte sera examiné le 6 février, proposant d’allonger les conditions de résidence pour les parents cherchant la nationalité française pour leurs enfants.