Il y a trois semaines, le cyclone Chido a frappé Mayotte avec une force dévastatrice, causant des dégâts considérables surtout dans la région nord de Grande Terre. Les habitants de cette zone ressentent un sentiment d’abandon de la part des autorités françaises.
Les écoles municipales d’Acoua, situées à Mayotte, n’ont pas échappé à la fureur du cyclone Chido. Marib Hanaffi, le maire de cette petite ville de 5 000 âmes, fait part des destructions subies par l’une des écoles : « Ici, vous pouvez voir un édifice qui s’est effondré. Les vitres sont brisées, et le plafond ainsi que le système électrique ont été arrachés. Il va falloir entreprendre des réparations importantes ». Le maire, accablé par la situation, précise qu’il ne s’agit pas seulement des écoles : « Il y a tellement de choses à gérer simultanément ». Il poursuit tout de même avec détermination : « Nous faisons de notre mieux pour suivre le rythme ».
Marib Hanaffi continue : « À Mayotte, nous avons toujours eu l’impression que l’État ne s’implique pas suffisamment. Pour notre petite commune d’Acoua, j’ai eu l’occasion de le dire à Manuel Valls, le ministre des Outre-Mer. Les résidents ici ont le sentiment d’être toujours laissés pour compte, considérant que nous sommes une petite commune, nous ne sommes pas souvent pris en considération ».
« Chaque détail compte comme une priorité »
Pour Youssouf Bacar, le responsable des services d’Acoua, le problème va bien au-delà des apparences. « Hélas, tout devient urgent ici parce que nous faisons face à un manque de distribution de produits essentiels, et de nombreux foyers restent privés d’énergie. Certains habitants, dépendant de lits médicalisés, sont sans électricité. D’autres lieux voient quelques habitations raccordées au réseau électrique, mais la situation est plus critique au nord. Un changement est impératif car cette situation devient insoutenable dans le quotidien des gens ».
Pendant les trois jours précédents, l’eau courante a fait défaut à Acoua. Gaël, travaillant comme grutier aux opérations portuaires de Longoni, s’insurge : « Contrairement à d’autres localités de Mayotte qui n’ont pas de source propre, nous avons une source ici à Acoua, mais sa gestion nous échappe ». Il poursuit en affirmant : « Mayotte est constamment à l’écart. On dirait qu’on ne fait pas vraiment partie de la France ; c’est une île qui souffre, une France délaissée. Mayotte est en difficulté et isolée ».