Onze jours après sa formation, le nouveau gouvernement se rassemble pour la première fois. De nombreux dossiers sont déjà présents à l’ordre du jour.
Ambiance de rentrée pour l’équipe gouvernementale de François Bayrou. Ce vendredi 3 janvier marque la tenue du premier Conseil des ministres sous la direction du nouveau Premier ministre François Bayrou, ainsi que le premier de l’année 2025 pour le président Emmanuel Macron. Le président accueille à l’Élysée le nouveau gouvernement de son partenaire centriste, nommé après la destitution de son prédécesseur qui n’a occupé son poste que trois mois.
Comme chaque début d’année, les membres du gouvernement se rassemblent d’abord place Beauvau, au ministère de l’Intérieur, pour le traditionnel petit-déjeuner de rentrée. Ils se rendront ensuite à pied à l’Élysée pour présenter leurs vœux à 10h.
« Nous n’avons pas attendu pour nous attaquer aux urgences »
Ils sont 35 à se retrouver avec le Premier ministre et le président, 11 jours après leur prise de fonction. Une période exceptionnellement longue, surtout en raison de leur nomination juste avant Noël et de la « trêve des confiseurs ». Cependant, la plupart des ministres ont déjà commencé à s’occuper de leurs dossiers. Sur le terrain, le garde des Sceaux Gérald Darmanin s’est rendu dans les tribunaux et prisons, Yannick Neuder dans les hôpitaux, tandis que Manuel Valls revient tout juste d’un déplacement de cinq jours à Mayotte et à La Réunion.
« Nous n’avons pas attendu ce Conseil des ministres pour commencer à traiter les urgences, cette réunion ne représente pas réellement le lancement« , murmure un conseiller ministériel, déjà épuisé par ces premiers jours. Un autre membre du cabinet relativise l’importance de cette journée à travers une métaphore sportive : « Nous sommes dans la fin de la phase de mercato. Aujourd’hui, c’est un entraînement. Le championnat débutera le 14 janvier avec le discours de politique générale devant le Parlement« , selon lui.
Les ministres ne se rendent pas directement à l’Élysée : la rencontre a lieu au ministère de l’Intérieur de Bruno Retailleau, autour du traditionnel petit-déjeuner de début d’année, place Beauvau. Ce premier échange, à l’abri des caméras, dure environ une heure : c’est l’occasion de faire connaissance avec les huit nouveaux venus au gouvernement et les huit anciens qui sont de retour.
« Amener les politiques à dépasser les postures »
Les autres membres du gouvernement occupaient déjà des postes sous l’équipe Barnier. Ensuite, ils se rendent à pied vers l’Élysée, situé à quelques pas, Faubourg Saint-Honoré. À la fin de ce Conseil des ministres, le compte-rendu, présenté par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, se tiendra dans une salle de l’Élysée, et non plus à Matignon, comme c’était le cas sous l’ère Barnier.
Le programme de ce premier Conseil des ministres semble léger et devrait être relativement court : le grand dossier a été repoussé. Le projet de loi d’urgence pour Mayotte n’est finalement pas débattu aujourd’hui, mais reporté au Conseil des ministres du mercredi suivant. Matignon indique que le texte est en cours de finalisation, intégrant des éléments du plan « Mayotte debout » ainsi que les demandes des élus locaux rencontrés par François Bayrou et plusieurs de ses ministres.
« Réconciliation, action, stabilité » : tels sont les trois objectifs fixés par le nouveau Premier ministre François Bayrou. C’est la « méthode » Bayrou, décrypte un proche : partir des discussions avec les élus pour répondre aux attentes réelles des Mahorais. Le Premier ministre envisage de reproduire cette approche : « Se pencher sur les détails des problèmes des Français, pour inciter les politiques à dépasser les postures« , confie son entourage.