La proposition soumise par La France insoumise, ainsi que par les députés communistes et écologistes, a été rejetée, comme on pouvait s’y attendre. Uniquement huit députés socialistes ont exprimé leur soutien en votant pour.
Le suspense était absent
L’issue concernant la motion de censure déposée à l’encontre du cabinet de François Bayrou était largement attendue. Examinée le jeudi 16 janvier, cette initiative n’a pas rallié suffisamment de voix pour être approuvée. En effet, seulement 131 parlementaires se sont exprimés en faveur de ce texte propulsé par La France insoumise, avec l’appui de députés communistes et écologistes. Il aurait fallu 288 voix — soit 157 de plus — pour atteindre la majorité absolue nécessaire afin de faire chuter le gouvernement.
Des rapports politiques prévisibles
L’issue de ce scrutin n’a pas surpris, notamment en raison de la position annoncée par les 124 députés du Rassemblement national (RN), qui avaient indiqué qu’ils ne soutiendraient pas la motion. Le véritable enjeu de ce vote résidait dans la clarification des dynamiques internes à la gauche, particulièrement sur la posture des socialistes par rapport à leurs partenaires du Nouveau Front populaire (NFP). Après un débat interne suscité par la déclaration de politique générale prononcée par François Bayrou mardi après-midi, les socialistes ont décidé, jeudi, de ne pas soutenir la motion de censure contre le gouvernement.
Analyse des votes par groupe
L’analyse des votes au sein des différents groupes parlementaires montre que 58 des 66 députés socialistes ont suivi les directives de leur parti, se démarquant ainsi des autres ensembles de gauche qui ont massivement soutenu la motion. Cette situation illustre une rupture au sein du NFP. À la droite de l’hémicycle, le Rassemblement national et ses alliés du groupe UDR, sous la présidence d’Éric Ciotti, se sont abstenus, restant fidèles à leur promesse initiale (étant donné qu’il est impossible de voter contre une motion de censure).
Des exceptions notables chez les socialistes
Dans le groupe socialiste, huit députés ont pris l’initiative de soutenir la motion de censure, s’affranchissant ainsi de la consigne collective du parti. Parmi eux se trouvent Paul Christophle (1ère circonscription de la Drôme), Alain David (4e de la Gironde), Claudia Rouaux (3e de l’Ille-et-Vilaine), Pierrick Courbon (1ère de la Loire), Inaki Echaniz (4e des Pyrénées-Atlantiques), Peio Dufau (6e des Pyrénées-Atlantiques), Fatiha Keloua Hachi (8e de Seine-Saint-Denis) et Philippe Naillet (1ère de la Réunion).
Des absences et des voix divergentes
Quelques parlementaires ont fait défaut lors du vote, notamment les représentantes écologistes Delphine Batho (2e des Deux-Sèvres) et Sandrine Rousseau (9e de Paris). Cette dernière a indiqué avoir manqué le vote à cause d’une participation à une commission d’enquête. « Étant signataire de la motion de censure, je devais naturellement voter ce texte », a-t-elle déclaré sur son compte X. Un cas particulier s’est également manifesté avec le communiste Yannick Monnet (1ère de l’Allier), qui avait annoncé sur le même réseau social : « Je ne voterai pas cette motion de censure qui risque d’endommager encore plus le pays ». En revanche, l’ensemble des élus affiliés à La France insoumise ont voté pour l’adoption du texte.