En visite à Marseille, le ministre de la Justice récemment nommé a également affirmé son intention de « renforcer les sanctions à l’encontre de ceux qui intimident ou corrompent les fonctionnaires ».
Gérald Darmanin poursuit ses efforts pour promouvoir ses nouvelles mesures. En déplacement à Marseille, le nouveau ministre de la Justice a affirmé, jeudi 2 janvier, sa volonté de « frapper là où ça fait mal, dans le portefeuille » des trafiquants de drogue qui disposent aujourd’hui des ressources suffisantes pour « corrompre » ou intimider les agents. Il a également exprimé, à la suite de discussions au tribunal judiciaire de Marseille, son intention de concentrer les efforts sur la lutte contre le « blanchiment d’argent ».
Le ministre a fait remarquer que « les peines d’emprisonnement ne s’avèrent pas complètement dissuasives pour les délinquants les plus notoires (…), certains étant condamnés à de longues peines sans abandonner pour autant leurs activités illicites ». Il a mis l’accent sur l’importance de « saisir les biens acquis illégalement, comme l’argent, les voitures, et les propriétés immobilières », aussi bien en France qu’à l’étranger. À cet effet, il a annoncé son projet de se rendre « autour du 20 janvier » aux Émirats arabes unis, lieu de refuge de certains trafiquants identifiés, afin d’« accroître la coopération judiciaire ».
« Un tournant crucial pour la République »
Selon lui, « il est primordial de se concentrer sur le blanchiment d’argent, car cela permet d’atteindre les trafiquants avant même qu’ils soient condamnés ». Il a rappelé qu’« une loi existe, autorisant les saisies avant jugement ». Cette loi, adoptée en mai dernier, visait à augmenter l’efficacité des dispositifs de saisie et de confiscation des avoirs criminels. Il a ajouté que quand le crime organisé possède les ressources nécessaires pour gérer des réseaux téléphoniques clandestins, mettre en place des circuits financiers à l’étranger, investir dans des secteurs comme l’immobilier ou la restauration, et menacer ou corrompre des agents, « nous atteignons un tournant crucial pour la République qui nécessite un éveil collectif ».
Le ministre a manifesté son souhait d’« alourdir les peines pour ceux qui cherchent à corrompre ou menacent les agents de l’État ». Il a fait part de son intention de donner « des instructions précises dans la circulaire de politique pénale aux procureurs pour que les agressions, menaces et corruptions envers les agents publics soient poursuivies de manière implacable » et soient « bisquement punies ».
Abordant sa proposition controversée d’accroître l’isolement en prison des « 100 plus importants trafiquants de drogue », Gérald Darmanin a expliqué qu’il souhaite instaurer « une sorte de programme pilote », semblable à un « appartement témoin » en immobilier. « J’ai remarqué qu’en isolant ces criminels de la drogue, un nombre significatif d’assassinats ciblés a cessé », a-t-il observé, précisant avoir demandé à l’administration pénitentiaire de « lui fournir les profils des 100 individus concernés » afin de pouvoir « démontrer ce modèle d’appartement témoin, que j’espère être en mesure d’étendre à tous ceux qui poursuivent leur trafic depuis la prison ».