Chaque jour, Élodie Suigo accueille une nouvelle personnalité dans son univers. Le mercredi 22 janvier 2025, c’est le comédien Nicolas Duvauchelle qui rejoint le programme. À cette date, il joue dans le film réalisé par Akaki Popkhadze, intitulé « Brûle le sang ».
Nicolas Duvauchelle, un acteur engagé
Nicolas Duvauchelle est un acteur reconnu pour l’intensité physique de ses performances. À 18 ans, il débute sa carrière avec le film dramatique Le petit voleur d’Érick Zonca en 1999. Xavier Giannoli lui propose ensuite le rôle de Paul dans Les Corps impatients, un rôle qui lui vaut une nomination au César du Meilleur espoir masculin. Depuis, il trace sa route entre le cinéma d’auteur et des rôles souvent très physiques, que ce soit dans des drames ou des thrillers.
À l’affiche de Brûle le sang
Nicolas Duvauchelle apparaît dans le nouveau film d’Akaki Popkhadze, Brûle le sang, sorti le mercredi 22 janvier. Le long métrage raconte l’histoire d’une famille géorgienne frappée par le meurtre à Nice du père, figure centrale de leur communauté. La famille se compose de deux fils et d’une épouse. L’un des fils aspire à devenir prêtre orthodoxe, tandis que l’autre cherche à venger la mort de son père.
42mag.fr : En jouant Gabriel, le personnage avide de vengeance dans Brûle le sang, qu’est-ce qui vous a attiré dans ce script ?
Nicolas Duvauchelle : Ce qui m’a séduit, c’est le tiraillement constant entre la soif de vengeance et l’idée de pardon. Explorer cette communauté géorgienne et la spiritualité orthodoxe m’a beaucoup intéressé, ainsi que l’incarnation d’un personnage qui oscille entre la vengeance et le pardon. L’aspect chrétien du pardon résonnait particulièrement avec moi.
Le pardon prend-il du temps à accorder ?
Cela peut varier. Se venger ne mène qu’à de nouvelles violences, créant un cycle sans fin. Le pardon est essentiel pour briser ce cycle.
Sara Forestier et les polémiques
Le 31 mars 2023, une plainte a été déposée contre vous par l’actrice Sara Forestier. Cette affaire a conduit le parquet de Paris à mener une enquête, elle vous accuse de l’avoir giflée durant le tournage de Bonhomme réalisé par Marion Vernoux en 2017. Plusieurs médias, dont Médiapart et Le Parisien, ont rapporté ces faits. Quelle est votre réponse ?
Je suis satisfait que vous évoquiez ce sujet. Dès que j’ai pris connaissance de cette plainte, j’ai souhaité être entendu par le procureur, mais je n’ai eu aucun retour. Nous avons eu une altercation, mais seulement verbale. J’ai une dizaine de témoins, dont une responsable régisseuse, un régisseur, et même la maquilleuse, qui peuvent attester du déroulement des faits. Marion Vernoux a également écrit une lettre disponible, bien que non publiée, confirmant ma version des événements.
« Des tensions peuvent survenir dans le milieu du cinéma, mais je n’ai jamais frappé aucune actrice, ayant collaboré avec environ cinquante d’entre elles. »
Nicolas Duvauchelleà 42mag.fr
Vous pouvez consulter chacune de mes collègues sur mon attitude durant les tournages, tous pourront témoigner de mon comportement irréprochable, y compris avec le personnel technique. Je ne suis pas préoccupé par cette affaire. Je suis davantage attristé pour Sara Forestier, qui semble souffrir psychologiquement, ayant évoqué des abus à l’Assemblée nationale. Je sympathise avec ses difficultés passées, mais je ne suis pas responsable de ses précédents traumatismes.
Porteriez-vous l’étiquette de « mauvais garçon » ?
Non, j’ai simplement un caractère bien trempé.
« Quand on franchit certaines limites, il peut m’arriver de m’emporter, mais l’image que l’on essaie de me donner n’est pas celle de la personne que je suis réellement. »
Nicolas Duvauchelleà 42mag.fr
Passionné par le cinéma depuis l’enfance
Vos parents, employés de France Télécom, vous ont-ils transmis l’amour du cinéma ?
Absolument, ma mère est une grande amateure de cinéma. Mon père me faisait découvrir des classiques de Lautner avec Lino Ventura. Il y a effectivement eu un aspect de transmission de cette passion vers moi, surtout de la part de ma mère.
Votre parcours semble contenir un tournant décisif sur un ring de boxe. Que vous a apporté la boxe ?
La boxe m’a aidé à me recentrer en dissipant des énergies négatives. C’était une échappatoire qui m’a apporté un équilibre incroyable.
Vous avez d’abord refusé de quitter le ring pour des auditions. Pourquoi cette réticence ?
Je pense que je manquais de confiance, l’idée de jouer devant la caméra me paralysait. Cependant, dès que j’ai essayé, tout s’est rapidement bien passé. Érick Zonca m’a donné ma chance et m’a confié mon premier rôle principal, ce qui était assez inattendu et presque magique.
Les femmes influentes de sa vie
Dans Brûle le sang, le réalisateur met en avant la puissance féminine. Qui sont les femmes marquantes dans votre vie ?
Ma mère et ma grande sœur, avec qui je partage une forte complicité. Ma femme également, avec qui je suis marié depuis six mois, représente un pilier essentiel dans ma vie. Des figures professionnelles comme Claire Denis, avec qui j’ai collaboré, comptent aussi parmi les femmes qui m’ont influencé.
Quel regard portez-vous sur vos origines et votre héritage familial ?
Je garde un profond respect et une grande humilité. Dans ce milieu, il est facile de prendre la grosse tête. Je suis conscient que ce que nous faisons n’est pas vital. Je respecte les métiers manuels comme celui de mon beau-père, ébéniste, qui pour moi illustrent un savoir-faire que j’admire réellement.