Il y a seulement quatre semaines, le tribunal d’Avignon a délivré le jugement d’une affaire inédite concernant les agressions sexuelles perpétrées sous influence de drogues, affaire dans laquelle Gisèle Pelicot était la victime. Tous les prévenus ont été déclarés coupables, malgré leurs tentatives d’expliquer l’inexplicable. Nous avons cherché à comprendre les répercussions de ce jugement : a-t-il encouragé les victimes de violences sous emprise chimique ainsi que d’abus conjugaux à s’exprimer davantage ?
Les murs d’Avignon arborent toujours le visage de Gisèle Pelicot. Bien qu’un mois se soit écoulé depuis la conclusion d’un procès sans précédent, son message continue de résonner. « À toutes les victimes, regardez autour de vous, vous n’êtes pas seules », avait exprimé Gisèle Pelicot.
Une libération de la parole
Non loin du tribunal, dans un centre d’accueil pour femmes subissant des violences, les sollicitations pour des rendez-vous n’ont jamais été aussi nombreuses. Ce jour-là, Camélia, une femme d’une cinquantaine d’années, vient pour la première fois. C’est le témoignage de Gisèle Pelicot qui lui a donné la force nécessaire. « Merci à cette femme qui nous aide à comprendre que le doute et la culpabilité ne doivent pas nous envahir, car nous sommes des victimes. Ce ne sont pas nos actes, mais ce que nous avons enduré », confie-t-elle. Récemment, elle a trouvé les mots pour exprimer ce qu’elle prétend avoir subi durant de nombreuses années.
Une autre femme évoque un déclic suite à sa présence lors du procès. « J’ai assisté à plusieurs audiences du procès de Gisèle Pelicot. Des souvenirs enfouis ont refait surface… Cela a beaucoup de résonance avec mon vécu familial », explique-t-elle. Jusqu’à présent, elle n’a pas encore déposé plainte.
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