Lors de l’interview, Frédéric Bonnaud, le directeur général de l’institution, ainsi que Jean-François Roger, le responsable de la programmation, ont également exprimé leurs regrets. En même temps, ils ont tenté de justifier la position de la Cinémathèque, qui a suscité de vives critiques de la part des mouvements féministes sur ces questions.
Les responsables de la Cinémathèque française ont exprimé des remords jeudi 16 janvier devant la commission parlementaire concernant les violences sexuelles, suite à l’absence de contextualisation autour d’une projection du film Dernier Tango à Paris, qui a fini par être annulée.
En décembre 2024, une séance était prévue pour ce long-métrage de Bernardo Bertolucci, sorti en 1972, incluant une scène de viol ayant été réalisée sans l’accord de l’actrice Maria Schneider. Cette projection a été déprogrammée 24 heures avant sa date initiale, officiellement pour des soucis de sécurité après un tollé soulevé par des groupes féministes. L’absence de mise en perspective lors de la programmation de ce film a « provoqué de nombreuses réactions », a admis Costa-Gavras, cinéaste et président de la Cinémathèque, lors de son intervention à l’Assemblée nationale devant la commission explorant les violences dans les domaines artistiques et médiatiques.
« Une leçon pour l’avenir »
« Notre intention n’était en aucun cas de provoquer, mais de partager une œuvre majeure avec un acteur iconique », Marlon Brando, a expliqué Costa-Gavras. « Il aurait été impératif de proposer une introduction détaillée et complète de la séance, étant donné les répercussions significatives et incontestables sur la vie de Maria Schneider », a-t-il poursuivi.
Il a aussi exprimé sa responsabilité concernant le choix de ne pas contextualiser. « Je regrette profondément l’absence de spécialistes pour introduire le film. (…) Cela nous sert de leçon pour l’avenir. »
Frédéric Bonnaud a annoncé que récemment, le Conseil d’administration de la Cinémathèque a pris la décision de « porter une attention accrue à l’éclairage rétrospectif que les changements sociaux et le respect envers les victimes imposent lors de la présentation de certains films. »