Tous les partisans sont invités à se rassembler à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce. Il n’est pas nécessaire de s’inscrire à l’avance, selon les proches de Marine Le Pen.
Combien d’écrans géants seront mis en place ? Faut-il prévoir des livres d’or ? Qui prendra la parole ? Au siège du Rassemblement national, le décès de Jean-Marie Le Pen, survenu mardi, a chamboulé de nombreux plannings. En plus des obsèques privées, qui se tiendront samedi 11 janvier à La Trinité-sur-Mer dans le Morbihan, une cérémonie religieuse est prévue cinq jours plus tard, le jeudi 16 janvier, à Paris. Cette messe se déroulera à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, une initiative de Marine Le Pen et de ses deux sœurs, Marie-Caroline et Yann. « Nous voulons permettre à tous ceux qui ont respecté Jean-Marie Le Pen de se rassembler pour lui rendre hommage », explique un membre du parti. Tous les sympathisants sont les bienvenus sans nécessité de s’inscrire à l’avance.
Le choix du cadre n’est pas fortuit. Il correspond au « désir » de la famille qui voulait rendre hommage à Jean-Marie Le Pen dans une chapelle militaire, pour souligner qu’il a servi dans l’armée. La cathédrale Saint-Louis-des-Invalides a d’abord été envisagée, mais cela n’a pas été possible. « Les règles et traditions stipulent que ce lieu est réservé aux militaires tombés au combat, aux officiers généraux, aux détenteurs d’ordres ou pensionnaires. Jean-Marie Le Pen ne répond pas à ces critères », explique une source proche du dossier.
Finalement, l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, qui dépend également du diocèse aux Armées, a été choisie. Cette église, située dans le 5ème arrondissement de Paris, peut accueillir jusqu’à 500 personnes. L’organisation de l’hommage, ainsi que l’impression des livrets souvenirs, est encore en cours de finalisation. D’une durée d’une heure et demie au maximum, la messe sera célébrée en français par un ancien aumônier militaire, et non par l’abbé traditionnaliste controversé Philippe Laguérie. Cet hommage représente un véritable casse-tête car il n’y aura pas d’aide de l’État », se lamente un autre membre du parti impliqué dans les préparatifs. L’église dispose d’une grande cour extérieure où au moins un écran géant sera installé.
« Un public imprévu pourrait se présenter »
Les principaux responsables du RN seront de la partie : Jordan Bardella, le président ; Renaud Labaye, principal collaborateur de Marine Le Pen. « Il est probable que de nombreux députés RN, qu’ils siègent à l’Assemblée nationale ou au Parlement européen, seront présents en nombre », affirme un cadre. « Il pourrait aussi y avoir des représentants de partis étrangers », ajoute un autre. L’ancien dirigeant des Républicains, Eric Ciotti, allié du RN avec son parti Union des droites pour la République (UDR), devrait également être présent.
Bruno Gollnisch, compagnon de longue date de Jean-Marie Le Pen, sera aussi sur place. Une semaine avant la cérémonie, Laurent de Saint Affrique indiquait ne pas avoir encore pris de décision. « Je serai à la Trinité samedi. Quant à jeudi, est-ce que je serai présent ? Cela ferait double emploi », a-t-il confié un jeudi, ce proche conseiller de Jean-Marie Le Pen.
Mais une question persiste : combien d’anonymes, surtout quel type de public, y participera ? « En ouvrant la cérémonie au public, cela risque d’attirer des personnes que le RN ne souhaite plus voir à ses rencontres », anticipe un élu. « Nous ignorons combien de fervents admirateurs de Jean-Marie viendront… », poursuit un autre. Qu’en est-il de Dieudonné ? D’Alain Soral ? Pas de réponse claire pour le moment.
« Les entrées seront scrupuleusement contrôlées par le service de sécurité qui placera chaque participant dans l’église », explique le cercle de Marine Le Pen. « Les fauteurs de trouble seront refoulés », poursuit-il. « La situation sera délicate compte tenu du caractère controversé de Jean-Marie Le Pen », insiste Eric Henry, représentant national du syndicat Alliance police nationale. « Il suffit de voir certaines réactions suite à son décès », ajoute le syndicaliste, en référence aux rassemblements festifs organisés dans plusieurs villes de France pour marquer la disparition du « Menhir ». Un dispositif sécuritaire « conséquent » est donc prévu.