Dimanche, lors de l’émission « Questions politiques » diffusée sur 42mag.fr et France Inter, le représentant au Parlement européen pour Place publique a été invité à s’exprimer.
Raphaël Glucksmann privilégie une offre politique sans LFI et Mélenchon
Dans une émission diffusée sur France Inter le dimanche 19 janvier, Raphaël Glucksmann, eurodéputé de Place publique, a exprimé sa volonté de créer une proposition politique sans l’influence de La France insoumise (LFI) ni de Jean-Luc Mélenchon. Cette déclaration intervient peu après le rejet de la motion de censure contre le gouvernement dirigé par François Bayrou, motion déposée par LFI mais non soutenue par le Parti socialiste (PS).
Refus de plonger le pays dans l’instabilité
Le social-démocrate Raphaël Glucksmann a souligné que la coalition de gauche doit éviter de déstabiliser le pays par des ambitions présidentielles, alors que Jean-Luc Mélenchon envisage déjà une candidature pour les élections anticipées, et se prépare pour 2027. Glucksmann a affirmé qu’il était essentiel de se concentrer sur la création d’une proposition politique inclusive, en indiquant : « De toute façon, on le sait, Jean-Luc Mélenchon veut être candidat à la présidence de la République, donc arrêtons de faire semblant. Nous, on doit construire une offre politique qui rassemble le plus largement possible (…) une autre offre politique que celle-là. » Il a ainsi incité les autres partis du Nouveau Front populaire (NFP), incluant le PS, le PCF, et les Écologistes, à reconnaître la nécessité d’un rapport de force avec LFI, en rappelant que le NFP ne constitue pas « un mariage », mais a été formé pour contrer une éventuelle arrivée « d’un gouvernement d’extrême droite » après les élections législatives anticipées.
« Dans notre pays, la gauche majoritaire est démocrate, pro-européenne, écologiste, humaniste. Elle n’est pas sur les positions de Jean-Luc Mélenchon. »
Raphaël Glucksmanndans « Questions politiques »
Des tensions au sein de l’alliance de gauche
Alors que l’alliance de gauche s’était initialement imposée lors des élections législatives de juillet, des divisions sont apparues, notamment suite aux discussions avec le Premier ministre, François Bayrou. Les socialistes ont décidé de ne pas se joindre à la motion de censure initiée par LFI, mais ont signalé leur intention de soutenir éventuellement une autre motion prévue pour février concernant le budget de l’année 2025, si leurs demandes ne sont pas satisfaites par François Bayrou. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a précisé : « On n’a pas signé un contrat qui abolit la censure jusqu’à la fin, » confirmant ainsi que l’option de la censure resterait une possibilité.
Des discussions ouvertes avec le gouvernement
Le dirigeant socialiste a choisi d’entamer des négociations avec François Bayrou, celui-ci ayant accepté de rouvrir le débat sur la controversée réforme des retraites de 2023, et sur d’autres mesures, telles que la réduction des effectifs dans l’Éducation nationale ou le passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires. Raphaël Glucksmann a expliqué : « Nous sommes entrés dans une nouvelle phase qui n’est pas une phase d’alliance politique, qui n’est pas une phase non plus de contrat de non-censure sur toute la mandature, mais qui est une phase de discussion. » Il a ajouté que l’usage de la censure serait basé sur des actes tangibles, et que le but était d’offrir au pays la possibilité d’être dirigé de manière responsable.
LFI, un acteur isolé
Pour le moment, La France insoumise reste isolée, étant le seul membre du NFP à refuser de s’engager dans des discussions avec le gouvernement.
Raphaël Glucksmann : « On sait très bien que François Bayrou ne va pas porter notre projet, mais on va pousser au maximum, et ensuite on jugera; On sait que ce ne sera pas la transformation sociale et écologique que l’on porte, mais on met un pied dans la porte. » #QuestionsPol pic.twitter.com/bPgL4rwWnc
— France Inter (@franceinter) January 19, 2025