Pendant ses vœux habituels, le président de la République a déclaré mardi soir qu’il solliciterait les Français en 2025 pour qu’ils prennent des décisions sur des « questions cruciales ». Voici les détails.
Emmanuel Macron a pris la parole le 31 décembre pour exprimer ses vœux pour l’année 2025, tout en formulant un mea culpa concernant la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette décision, selon lui, a engendré des « divisions » et une « instabilité » qui ont entraîné une grave crise politique. Il a exhorté à un « ressaisissement collectif » pour faire face à cette situation délicate.
Pour ce discours, qui a été enregistré dans le cadre hivernal du palais présidentiel, Emmanuel Macron a choisi un format plus concis, n’accordant que onze minutes à ses propos, un record de brièveté pour ses vœux qui en sont à leur huitième édition. Privé de certaines de ses prérogatives, le président a annoncé son intention de demander aux Français, dans les mois à venir, de « trancher » des « sujets déterminants » afin de se projeter dans l’avenir.
« Relâcher la pression »…
Bien qu’Emmanuel Macron n’ait pas explicitement mentionné le mot « référendum« , ses proches confirment que l’idée est bien là. Ce n’est pas un, mais « des » référendums qui pourraient être envisagés pour l’année 2025. Depuis qu’il est à l’Élysée en 2017, des consultations de ce type ont été évoquées sans jamais se concrétiser, mais elles seraient désormais accompagnées de nouvelles conventions citoyennes, semblables à celles sur l’écologie ou la fin de vie.
Cela représente une manière de « relâcher la pression« , commente un proche du président, surtout dans un contexte où l’initiative est périlleuse pour Emmanuel Macron. Divers opposants exigent sa démission, notamment de La France Insoumise et du Rassemblement National. Charles de Gaulle avait lui-même connu un échec dans cet exercice, lorsque 52,41 % des Français ont voté contre une réforme sur les régions et le Sénat le 27 avril 1969.
… Et retrouver une position centrale
Les partisans du président ont souvent débattu d’un référendum à questions multiples, une innovation qui permettrait d’éviter que le scrutin ne soit perçu comme un plébiscite pour ou contre Emmanuel Macron. Bien que le président reste évasif sur ses intentions précises, le message est clair : il dispose toujours de certains moyens d’action.
Le recours aux Français pourrait également se traduire par de nouvelles conventions citoyennes, suggère-t-on à l’Élysée. Cette formule, et la tenue du « grand débat », avaient aidé le président à sortir de la tourmente des « gilets jaunes ».
Dans les deux cas, Emmanuel Macron pourrait ainsi contourner une Assemblée trop divisée pour prendre certaines décisions, en s’adressant directement à la population. C’est une façon de revenir au centre de l’échiquier politique, ce que ses partisans attendaient avec impatience face à son apparent isolement.
« Qu’il commence par le référendum sur les retraites »
Les réactions de l’opposition ne se sont pas fait attendre. « En 2025, Macron découvre la démocratie. Tout arrive !« , a commenté avec ironie Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français, sur X. Il a ajouté : « Après avoir refusé obstinément le référendum sur la réforme des retraites, Macron envisage de consulter les Français. Nous ne manquons pas d’idées à lui soumettre« . Sandrine Rousseau, députée écologiste, a réagi sur 42mag.fr en déclarant : « Qu’il commence par le référendum sur les retraites« .
Le député RN Franck Allisio s’est montré sceptique, déclarant : « Malheureusement, je crains que ce ne soit un énième effet d’annonce« . Il a néanmoins salué l’idée de faire appel au peuple, soulignant que « Marine Le Pen a souvent dit qu’elle souhaitait un recours beaucoup plus fréquent au référendum« . Il a conclu en s’interrogeant : « Le président n’a jamais eu recours au référendum depuis sept ans et c’est maintenant qu’il se retrouve en cohabitation qu’il va proposer un référendum. Mais sur quoi ?«