Ce lundi, le Sénat entame une série intense de discussions législatives consacrées au secteur agricole, avec plusieurs projets de loi espérés par une industrie en effervescence depuis un bon moment. Des initiatives telles que le retour des néonicotinoïdes suscitent des préoccupations parmi les écologistes, mais également chez certains agriculteurs.
Le Sénat se penche sur une proposition législative concernant la profession agricole
Ce lundi 27 janvier, le Sénat entame l’étude d’un projet législatif visant à alléger les restrictions pesant sur l’agriculture. Avant de discuter la grande loi d’orientation du secteur agricole prévue la semaine prochaine, les sénateurs vont évaluer un texte préliminaire qui cherche à simplifier l’usage des pesticides, y compris la réintroduction en France de certains néonicotinoïdes. Ces substances, déjà prohibées, sont souvent qualifiées de « tueuses d’abeilles » en raison de leur impact désastreux sur les pollinisateurs.
Les néonicotinoïdes : une source de préoccupation pour les apiculteurs
En Lozère, Henri Clément consacre plus de 35 ans à l’apiculture et il a été témoin des effets destructeurs des néonicotinoïdes au fil des années. Il raconte avec inquiétude : « Les néonicotinoïdes provoquent la désorientation des abeilles qui ne parviennent pas à retrouver leur ruche et finissent par disparaître. » L’idée de voir ces pesticides réintégrés suscite la colère du porte-parole de l’Union de l’apiculture française.
« La proposition de faire revenir les néonicotinoïdes semble incompréhensible face à toutes les preuves que la communauté scientifique a fournies. »
Henri Clémentauprès de 42mag.fr
Henri Clément va plus loin, qualifiant cette démarche de « choix insensé et complètement irresponsable ». Le texte législatif envisage spécifiquement de réautoriser l’usage de l’acétamipride pour la culture des noisettes.
Le débat sur les promotions de pesticides
Le projet de loi comprend aussi la proposition de lever l’interdiction en place depuis 2018 sur les remises à l’achat de pesticides. François Veillerette, de l’association Générations futures, critique vivement cette idée, la jugeant en total décalage avec les efforts menés depuis 15 ans pour réduire la dépendance agricole aux produits phytosanitaires. Il explique que « recommencer les rabais transmettrait le mauvais message aux agriculteurs, les incitant à en acheter davantage. »
De son côté, Laurent Duplomb, sénateur de droite et co-rédacteur de cette proposition, plaide pour un « allègement des contraintes normatives » et met en avant la nécessité de rétablir l’équité avec d’autres pays européens.