L’ancienne vice-présidente du Sénat, affiliée aux Républicains, est la première personne à accéder à ce rôle sans appartenir à la majorité présidentielle depuis qu’Emmanuel Macron a été élu en 2017.
Un scénario unique se dessine. Le compte rendu du tout premier Conseil des ministres sous la gouverne de François Bayrou, programmé pour le vendredi 3 janvier, a été confié à Sophie Primas, la nouvelle voix du gouvernement. Ayant exercé auparavant en tant que maire, députée, et sénatrice, elle est une figure connue à droite. Elle a déjà fait partie de l’exécutif sous Michel Barnier, occupant le poste d’ex-ministre du commerce extérieur et des Français à l’étranger. Sophie Primas est également en relations étroites avec Gérard Larcher, le chef du Sénat appartenant au parti Les Républicains (LR), et le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Cependant, ses affinités avec François Bayrou sont limitées.
Comme de nombreux autres à droite, elle n’a pas digéré ce qu’elle considère comme une trahison de François Bayrou en 2012, quand il a encouragé à soutenir François Hollande, plutôt que Nicolas Sarkozy.
À l’époque où François Bayrou a quitté le gouvernement en juin 2017, impliqué dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem, Sophie Primas ne cachait pas sa satisfaction.
Selon ses propres mots, les relations avec François Bayrou comportent quelques frictions. Alors, comment en est-elle arrivée à cette position ? Un proche de l’élue des Yvelines explique que c’est surtout parce qu’elle est issue des rangs LR, démontrant ainsi un gouvernement uni sur différents fronts.
« Naviguer ensemble vers l’objectif »
S’exprimant dans les colonnes du journal Le Monde, elle affirme accepter pleinement ses nouvelles fonctions: « Nous traversons une ère d’instabilité institutionnelle avec un changement de Premier ministre à trois reprises en une année. Il est crucial de dégager des voies de collaboration pour que ce nouvel ensemble progresse de façon harmonieuse« .
En juin dernier, elle a quitté les rangs LR, désapprouvant les orientations d’Éric Ciotti. Comme le rapporte Public Sénat, elle s’est rapprochée du mouvement « Nouvelle Énergie » dirigé par David Lisnard, le maire LR de Cannes. De ce fait, elle est la première porte-parole à ne pas provenir du camp présidentiel depuis 2017, une exception parmi ses huit prédécesseurs.
Désormais, ce qui est essentiel, c’est de « naviguer ensemble vers l’objectif », souligne son entourage : s’unir pour le bien général, en trouvant un consensus sur chaque sujet. La rencontre entre Sophie Primas et le Premier ministre à Matignon, qui s’est tenue jeudi, marquait leur première rencontre officielle.