Depuis jeudi, le tarif pour prendre le métro, le train ou le RER dans l’ensemble de la région parisienne est fixé à 2,50 euros, sans distinction de localisation ni de longueur du trajet.
Au début de l’année 2025, une refonte majeure des tarifs de transport en Île-de-France a été lancée. Sous l’impulsion de Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM), la « réforme des billets » a pris effet le jeudi 2 janvier.
Un tarif unique à 2,50 euros est introduit, les carnets de tickets sont supprimés, et le pass Liberté+ est généralisé, sans oublier la mise en place d’une carte spéciale pour les touristes. Franceinfo vous présente les changements majeurs pour les utilisateurs des transports en Île-de-France en 2025.
Des tarifs plus élevés au cœur de Paris, mais plus intéressants ailleurs
Le site d’IDFM résume l’essentiel de ce bouleversement tarifaire ainsi : « Près de 50 000 tarifications différentes existaient ; aujourd’hui, il y en a seulement deux. » Cette réforme introduit un prix unique pour tous les transports franciliens. Les habitants de la région peuvent désormais acheter deux types de billets : l’un pour le train, métro, RER, coûtant 2,50 euros, et l’autre pour le bus et le tramway, vendu à 2 euros.
Des réductions sont proposées pour certains usagers, informations disponibles en ligne. Pour passer du métro au tram, deux billets s’avèrent nécessaires, explique le site d’IDFM. Les anciens tickets T+, le pass Navigo Easy et les tickets indiquant le point de départ et la destination restent valables jusqu’à la fin de l’année 2025.
IDFM estime que trois millions d’utilisateurs du RER, des trains et bus paieront moins. « Ce sont principalement les utilisateurs exclusifs du métro qui verront leurs coûts augmenter, environ un million de personnes », expliquait Valérie Pécresse lors de la présentation officielle de cette « réforme des billets » le 18 septembre. « Notre but est d’assurer à tous les résidents de la région les mêmes possibilités de mouvement et le même respect, quelle que soit leur localisation ou leur lieu de travail », a-t-elle confié à l’AFP le 23 décembre.
Cette standardisation tarifaire semble bien accueillie. L’association « Plus de trains » y voit un soulagement car elle élimine « de nombreux pièges tarifaires ». Marc Pélissier de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports a salué une mesure positive pour la grande couronne, tout en critiquant « l’excès dans l’augmentation du tarif métropolitain ». Cependant, les membres de la gauche régionale restent méfiants, suspectant que les hausses des pass Navigo et Imagine R (pour les élèves et étudiants) financent cette réforme.
Suppression du carnet de dix tickets
Le changement majeur suivant est l’élimination du carnet de dix tickets à tarif réduit. Avec sa suppression, IDFM souhaite favoriser le développement du pass Liberté+, conçu pour rémunérer l’usage des transports selon la consommation réelle, récapitulant les trajets du mois. Cette option, initialement limitée au métro et aux bus de Paris et la petite couronne, est désormais élargie à toute l’Île-de-France, facilitant ainsi les correspondances. IDFM propose un « tarif attractif » à ses utilisateurs.
Grâce à Liberté+, les utilisateurs profitent d’un billet requis 20 % moins cher, soit 1,99 euro pour le métro, le train et le RER, et 1,60 euro pour les bus et trams. Dans les cas de correspondances telles qu’entre le métro et le tram, seul le billet le plus coûteux est facturé à l’utilisateur.
Cela signifie que le coût de certains trajets pourrait être « divisé par deux, voire quatre », selon Valérie Pécresse, lorsque « de nombreux trajets avec correspondances sont nécessaires ». Elle a souligné la volonté que Liberté+ devienne la norme pour les Franciliens, ambitionnant de revoir « complètement l’organisation des transports ». Néanmoins, le pass Navigo mensuel, dont le prix atteint 88,80 euros suite à une augmentation de 2,8 %, n’est pas destiné à disparaître.
L’abandon définitif des tickets en carton
La transition vers des titres de transport numériques a commencé il y a plus de trois ans : les carnets de tickets en carton ont entamé leur disparition en octobre 2021 et ont complètement disparu en septembre 2023. Depuis, seuls les billets magnétiques individuels sont disponibles aux guichets. Ceux-ci sont également destinés à disparaître progressivement dans l’année 2025, l’objectif d’IDFM étant de promouvoir les « billets numériques sur smartphone » et les « cartes rechargeables ».
En attendant que ces outils soient disponibles partout, les billets en carton « resteront proposés sur certains distributeurs qui ne permettent pas de fournir des cartes Navigo Easy rechargeables ». La généralisation sera donc progressive, les tickets en carton étant utilisables jusqu’à fin 2025. Toutefois, la totalité des titres de transport est déjà dématérialisée pour les utilisateurs de smartphones.
Un pass unique « Paris Visite » pour les touristes
Un nouveau pass « Paris Visite » à 29,90 euros par jour, destiné aux touristes, a été lancé : il offre une utilisation illimitée des transports, ainsi que l’accès direct vers les aéroports. Par ailleurs, d’autres ajustements tarifaires ont été faits, comme celui du Navigo Jour passant de 20,60 euros à 12 euros, couvrant toutes les zones de 1 à 5. Toutefois, ce pass n’inclut pas les trajets vers les aéroports. Là aussi, un changement intervient : les cinq niveaux tarifaires pour rejoindre les aéroports ont été unifiés en un seul à 13 euros, quel que soit le moyen de transport choisi, que ce soit le Roissybus, Orlybus, RER B ou la ligne 14.
Une partie du coût des nouvelles mesures est répercutée sur les visiteurs, comme l’a admis Valérie Pécresse en septembre. Elle a précisé en décembre à l’AFP sa volonté de « rééquilibrer les charges entre les habitants d’Île-de-France qui financent les transports via leurs impôts et les visiteurs qui n’y participent pas ». Elle a précisé également que l’augmentation des tarifs pour « les visiteurs et les touristes » contribuerait à « financer considérablement la réduction des tarifs pour les habitants de la banlieue moyenne et grande couronne ».
IDFM estime le coût total des réformes à 30 millions d’euros, tablant sur 4 milliards d’euros de recettes tarifaires « à condition que les habitudes restent les mêmes ». Valérie Pécresse s’attend à ce que cette somme soit équilibrée par une « augmentation du recours aux transports publics au détriment des voitures » et grâce à une lutte renforcée contre la fraude. De plus, la présidente compte sur le fait que ces initiatives se traduiront par « un accroissement de l’utilisation des transports de 1 à 2 % ».