La société d’origine américaine, également implantée en France, offre un service de location de voitures appartenant à des particuliers. Cette option est généralement plus abordable que les services offerts par les agences de location classiques.
Incidents tragiques liés à la location de voitures
Mardi matin, une série d’événements tragiques a secoué les États-Unis, et c’est avec une profonde tristesse que l’entreprise de location de voitures Turo a confirmé leur implication. Sur leur site web, la société a déclaré que l’attaque perpétrée à La Nouvelle-Orléans et l’explosion d’une Tesla Cybertruck à Las Vegas, tous deux impliquant leurs véhicules, ont eu lieu le 1er janvier. À La Nouvelle-Orléans, un pick-up Ford blanc a été utilisé comme véhicule-bélier, entraînant la mort d’au moins 15 personnes lors des célébrations du Nouvel An. Plus tard dans la journée, une Tesla Cybertruck a explosé devant l’hôtel Trump à Las Vegas, tuant la personne à l’intérieur.
Bien que l’utilisation de la même application soit un point commun entre ces deux drames, aucun lien direct n’a encore été établi entre eux. Le président Joe Biden a indiqué que les autorités s’efforçaient de déterminer s’il pouvait exister une « connexion ». Turo a ajouté que leur équipe dédiée à la sécurité collaborait avec la police afin de fournir toute information susceptible de les aider dans leur enquête.
Une référence mondiale dans la location de voitures entre particuliers
Turo, souvent comparé à Airbnb mais pour les voitures, met en relation des particuliers souhaitant louer leurs véhicules. Sur son site, la plateforme se vante d’être « le leader mondial de la location de véhicules entre particuliers », comptant plus de trois millions d’utilisateurs. On retrouve cette offre à la fois aux États-Unis, au Canada, en Australie, au Royaume-Uni, ainsi qu’en France. La plateforme se présente comme une alternative plus accessible et diversifiée que les agences de location traditionnelles. Fondée en 2009 à San Francisco, Turo a déclaré avoir enregistré 360 000 véhicules sur sa plateforme et généré 880 millions de dollars de revenus en 2023. Parmi ses investisseurs notables, on trouve American Express, BMW, et Google Ventures, le fonds d’investissement créé par Google également en 2009.
Vérifications possibles mais non systématiques
Pour devenir membre sur Turo et pouvoir emprunter un véhicule via d’autres particuliers, il suffit de fournir un email, un numéro de téléphone et une photo. Ensuite, il est nécessaire de donner les informations liées à son permis de conduire ainsi que son adresse, mais il n’est pas requis d’en fournir une copie physique. Une fois ces informations soumises, le compte est considéré comme « approuvé » et doit ensuite être « vérifié » — un processus qui, selon Turo, prend généralement « 24 heures, mais parfois plus lorsque des photos ou des informations supplémentaires sont nécessaires ».
La plateforme a aussi mentionné qu’elle peut, lorsque la législation l’autorise, effectuer des « contrôles, des vérifications ou d’autres démarches » pour confirmer l’identité ou les antécédents des utilisateurs. En s’inscrivant, les utilisateurs permettent à Turo de consulter éventuellement leur historique sinistre automobile ou de procéder à une vérification de leur casier judiciaire. Cependant, ces procédures ne sont pas systématiquement appliquées. Concernant les incidents récents de La Nouvelle-Orléans et l’explosion de Las Vegas, Turo a communiqué qu’ils ne pensent pas que les loueurs présentaient un casier judiciaire pouvant les classer comme des menaces à la sécurité.
Problèmes rencontrés en France
En novembre dernier, une enquête menée par la cellule investigation de Radio France a dévoilé plusieurs dysfonctionnements chez Turo en France. Des véhicules ont été loués alors qu’ils présentaient des défauts graves, compromettant la sécurité des conducteurs. Un habitant de l’Île-de-France a raconté son expérience avec une voiture louée, inutilisable en raison de sièges brûlés et d’une carrosserie endommagée. Une autre utilisatrice a dû rendre son véhicule car le moteur s’emballait de manière incontrôlable. Elle n’a jamais obtenu son remboursement.
Turo indique avoir instauré de nouveaux critères de sélection, fixant l’âge minimum des véhicules à 18 ans, sauf pour les voitures de collection. L’entreprise prévoit de baisser cette limite à 12 ans pour aligner ses standards avec ceux des autres pays où elle opère.