La direction de la grande entreprise française spécialisée dans le jeu vidéo prévoit une journée de discussions ce mercredi. Cette rencontre vise à trouver un consensus avec les représentants syndicaux concernant le calendrier social de 2025, à la suite de nombreuses journées de mobilisation des employés.
Les syndicats s’accordent pour demander que la direction d’Ubisoft ne contraigne pas les employés à revenir obligatoirement au bureau trois jours par semaine, surtout que le télétravail s’est instauré comme norme depuis l’épisode de la crise sanitaire.
Après une succession de mouvements de grève, l’éditeur bien connu de jeux vidéo français organise une journée de « dialogue social » ce mercredi 22 janvier, dans le but de « calmer » les tensions en rassemblant syndicats et représentants des employés. Ubisoft, souhaitant « concevoir (son) projet de travail 2025 concernant les questions sociales » et « permettre à l’entreprise de retrouver une atmosphère paisible« , avait annoncé cette session en décembre.
« Recrutement sous l’optique du télétravail »
Des discussions se tiendront avec les représentants du personnel dans plusieurs de ses studios français, comme ceux de Paris, Montpellier et Annecy. En parallèle, les délégués syndicaux seront accueillis au siège d’Ubisoft en région parisienne. En 2024, Ubisoft a fait face à diverses actions de grève, notamment en février et octobre, qui portaient sur les ajustements de salaire et le télétravail. « J’ai un exemple d’un collègue à qui le département des ressources humaines a dit : ‘avec ton salaire, c’est plus avantageux d’habiter loin de Paris et de ne venir que quelques jours par mois' », rapporte Pierre-Étienne Marx, du Syndicat National des Travailleurs du jeu vidéo (STJV).
« Ce sont des personnes qui ont accepté ces conditions en toute confiance, continue-t-il. Des employés ont explicitement été recrutés pour du télétravail. Aujourd’hui, il y a une impression de remise en cause des accords établis », ajoute Pierre-Étienne Marx. Au point où, selon le syndicat, 200 des 800 employés du studio parisien d’Ubisoft envisageraient de quitter l’entreprise si le télétravail obligatoire est remis en question.
Risques d’une segmentation dangereuse
En pleine tempête sur les marchés financiers après des sorties de jeux qui n’ont pas atteint les espérances et le report du prochain volet de son jeu à succès Assassin’s Creed, Ubisoft a annoncé début janvier qu’elle envisage plusieurs avenues « stratégiques et financières » pour son futur, avec des rumeurs persistantes de rachat par l’entreprise chinoise Tencent et une possible sortie de la Bourse.
« On peut dire qu’on n’est plus au stade de simples rumeurs aujourd’hui, note Pierre-Étienne Marx. Si cela provoque une sorte de segmentation, même déguisée, ce serait une véritable tragédie ». Se trouvant avec 18 666 employés fin septembre à travers le globe, Ubisoft a lancé il y a environ deux ans un programme d’économies mondial aboutissant à près de 2 000 départs, par l’absence de remplacement de postes vacants et des licenciements.
Ce sujet ne devrait cependant pas être central mercredi, car la direction exprime sa volonté de lancer un travail collaboratif avec les syndicats concernant les modalités du dialogue social pour « retrouver une certaine sérénité au sein de l’entreprise », comme mentionné lors de l’annonce de cette rencontre en décembre. Des échanges avec le personnel sont également prévus dans ses différents sites français, notamment à Paris, Montpellier et Annecy, tandis que les délégués syndicaux seront accueillis au siège d’Ubisoft, situé en banlieue parisienne.