Le mardi 25 février, Albert Corrieri, âgé de 102 ans, a eu la possibilité de présenter sa demande devant le tribunal administratif de Marseille, situé dans les Bouches-du-Rhône. Il sollicite une indemnisation de l’État en raison de sa déportation et de son envoi en Allemagne durant dix-huit mois dans le cadre du Service du Travail Obligatoire (STO).
Après une audience d’une heure, Albert Corrieri, âgé de 102 ans, quitte le palais de justice avec une résolution inébranlable. « J’ai souffert trop longtemps pour laisser passer cela », déclare-t-il. Accompagné de son avocat, il a officiellement réclamé à l’État une compensation de 43 200 euros, ce qui correspond à un dédommagement de 10 euros par heure pour les dix-huit mois qu’il a passés en STO, période de travail forcé, sous le régime nazi en Allemagne. « Monsieur Corrieri mérite bel et bien le salaire qui aurait dû être le sien pour la période de service du travail obligatoire », affirme son défenseur.
600 000 Français envoyés en déportation
En 1943, réquisitionné, Albert Corrieri quitte sa ville natale, Marseille, située dans les Bouches-du-Rhône, pour rejoindre le camp de travail de Ludwigshafen, en Allemagne. Obéissant aux ordres des autorités allemandes, il devait, pendant dix heures par jour, transporter du charbon.
À l’instar d’Albert, plus de 600 000 compatriotes français ont subi le même sort, étant envoyés en Allemagne entre 1942 et 1945 pour servir le STO. Longtemps oubliés dans les récits de la Seconde Guerre mondiale, ils n’ont reçu reconnaissance que des années plus tard, ce qui a valu à Albert Corrieri une reconnaissance symbolique équivalente à une consécration olympique.
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