Dans une tournure inattendue de l’affaire concernant l’abbé Pierre, le parquet de Paris a déclaré le mardi 4 février qu’aucune action en justice ne peut être engagée. Cette annonce constitue un coup dur pour les femmes qui s’étaient exprimées contre le prêtre, mort en 2007.
La nouvelle a ébranlé tout le pays, mais au final, la justice pénale ne se prononcera pas sur cette affaire. Il n’y aura jamais de procès contre l’abbé Pierre, a-t-on appris le mardi 4 février. Décédé en 2007, cet homme, accusé par de nombreuses femmes d’avoir commis des violences sexuelles, ne pourrait plus être poursuivi. Les seules personnes qui auraient pu faire l’objet de poursuites sont celles qui étaient au courant des agressions et ne les ont pas signalées. Cependant, selon le parquet, tous ces faits ont dépassé le délai de prescription.
« Un mécanisme a été instauré pour protéger l’abbé Pierre »
« L’examen des trois rapports (…) n’a pas permis d’identifier des victimes pour lesquelles (…) une éventuelle non-dénonciation pourrait encore faire l’objet de poursuites », a communiqué le parquet de Paris ce mardi. Une décision difficile à accepter pour une femme que nous avons contactée par téléphone. Comme 32 autres femmes, elle affirme avoir été agressée sexuellement par l’abbé Pierre en 1973 : « Un mécanisme tout entier a été instauré pour protéger l’abbé Pierre (…). Ma colère est amplifiée par le fait que je ne comprends pas pourquoi la justice nous ignore », a-t-elle déclaré. Une jeune femme espérait également être entendue et obtenir des réponses. Sa mère, aujourd’hui décédée, avait signalé dans une lettre adressée à la commission les abus commis par le prêtre.
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