Environ 250 000 détenteurs de véhicules Citroën C3 et DS3 dans le nord de la France ont reçu lundi une recommandation de ne pas conduire leurs voitures jusqu’à ce que les airbags soient remplacés. Cette mesure s’inscrit dans une nouvelle série d’immobilisations en rapport avec le scandale Takata.
« Les constructeurs jouent un jeu dangereux »
Charles-Henri Coppet, avocat spécialisé en droit du dommage corporel, critique vivement, ce lundi 17 février sur 42mag.fr, la stratégie des fabricants en utilisant l’expression « jouer à la roulette russe ». Il représente neuf victimes ayant subi des blessures graves et soutient sept familles ayant perdu un proche en raison de défauts d’airbags.
Lundi soir, Citroën a lancé une initiative nommée « Stop Drive », demandant aux propriétaires des modèles C3 fabriqués entre 2009 et 2013 dans toute la zone nord de la France de « cesser immédiatement de conduire » leurs véhicules.
Questions sur le timing des rappels
L’avocat se demande pourquoi le rappel n’a pas été effectué il y a six mois et non pas aujourd’hui. Selon lui, « la vérité, c’est que le danger a toujours existé parce que le nitrate d’ammonium est instable ». Il insiste sur le fait que les propriétaires de ces véhicules sont exposés à un risque imminent.
Critique de la réglementation européenne
Coppet exprime des réserves sur la réglementation européenne, qui laisse aux constructeurs la responsabilité des rappels. Cela revient à faire du fabricant à la fois le « juge et partie ». Il déplore que chaque marque tarde à agir, n’intervenant qu’après la survenue d’un événement tragique pour évaluer l’impact des accidents. « L’attitude attentiste de ces entreprises est inadmissible », conclut Me Coppet.