Depuis un mois, la question de l’expulsion de ce créateur de contenu âgé de 59 ans avait déclenché une confrontation entre la capitale française et Alger.
Les investigations sur ce dossier ont été confiées au pôle national chargé de lutter contre la haine sur internet. Une enquête a été ouverte pour cyberharcèlement et menaces de mort visant des juges du tribunal administratif de Melun, d’après les informations communiquées par le parquet de Paris le jeudi 13 février. Cette enquête fait suite à l’annulation, une semaine avant, de la procédure d’expulsion d’un influenceur algérien, connu sous le pseudonyme de « Doualemn ».
Le quinquagénaire était sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français), en plein cœur d’une confrontation diplomatique entre Paris et Alger depuis un mois. Vivant légalement en France, il ne pouvait être expulsé que par le biais de la procédure ordinaire, laquelle demande sa comparution devant la commission d’expulsion. Par conséquent, la voie de l’OQTF n’était légalement pas justifiable, avait précisé le tribunal administratif de Melun.
« Un flot de haine sur internet »
Suite à l’annulation de la procédure et la libération de Doualemn du centre de rétention, les réactions se sont multipliées. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé son regret face à l’existence de nombreuses règles légales qui, selon lui, ne protègent pas suffisamment la société française. De son côté, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a exhorté à réviser la législation en vigueur.
Sur les ondes de France Inter, où était invité Bruno Retailleau, un homme s’identifiant comme magistrat au tribunal de Melun a déclaré : « Depuis quelques jours, le tribunal administratif est la cible d’un torrent de haine sur internet, principalement de la part de la fachosphère ». Il a rapporté des propos violents : « On a incité à pendre haut et court la présidente du tribunal, à décapiter le premier vice-président », ajoutant que certaines personnes ont tenté de déterminer la responsabilité dans la décision, qui, rappelons-le, ne fait qu’appliquer la loi, ni plus ni moins, selon les propos de ce témoin.