Dimanche 23 février, lors de l’émission « 8h30 42mag.fr », l’invitée était une eurodéputée affiliée à La France insoumise.
La parlementaire européenne de la France Insoumise, Manon Aubry, a exprimé son indignation face à « l’obsession xénophobe de Bruno Retailleau, qui cherche constamment à augmenter la tension et à cibler les Algériens », dimanche 23 février sur 42mag.fr. La veille, faisant suite à l’agression meurtrière de Mulhouse, le ministre de l’Intérieur a critiqué le manque de collaboration d’Alger. Le présumé coupable, décrit comme ayant un « profil schizophrène », était sous l’effet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais avait été refusé « à dix reprises » par l’Algérie.
Manon Aubry a également exprimé ses inquiétudes concernant les conséquences de cette attaque « terrible » à Mulhouse, en déclarant que « cela stigmatise l’ensemble des citoyens algériens ainsi que les Franco-Algériens, les faisant se sentir encore une fois ciblés alors qu’ils n’ont strictement aucun lien avec cet acte terroriste ».
« Bruno Retailleau cherche à se montrer ferme »
La « stratégie choisie par le ministre de l’Intérieur n’est pas adéquate », considère la coprésidente du groupe de la Gauche au Parlement européen, qui « constate que Bruno Retailleau cherche à se montrer ferme ». Selon elle, « il soutient qu’il faut abandonner la méthode douce, mais c’est précisément la méthode stricte qui a été essayée ces derniers mois », déplore-t-elle. « Bien sûr que cet Algérien aurait dû être expulsé. Cependant, pour effectuer une expulsion, il faut disposer d’un laissez-passer consulaire, lequel doit être délivré par l’Algérie. Augmenter les tensions avec l’Algérie n’est pas le moyen d’obtenir ces documents ».
À la suite de cette agression, Bruno Retailleau a également proposé d’instaurer « une détention » en lien avec « une peine de sûreté », destinée à « ces individus particulièrement dangereux ». Le ministre de l’Intérieur a mentionné que le présumé coupable « avait été jugé pour apologie du terrorisme » après le 7 octobre, recevant une peine de six mois de prison. Ensuite, il a été détenu dans un centre de rétention administrative avant d’être libéré avec une assignation à résidence. De plus, Bruno Retailleau a mentionné qu’une évaluation commandée lors de sa précédente arrestation avait révélé « un profil schizophrène ».
« Une réponse inadaptée à un problème réel »
La peine de sûreté suggérée par Bruno Retailleau est, selon Manon Aubry, « une réponse inadaptée à un problème réel ». Elle affirme que « cela ne résoudra pas souvent le problème. Concernant les OQTF, lors de leur séjour en centre de rétention, on tente de les faire partir dans les premiers jours de détention. Le problème ne réside donc pas tant dans la durée de la rétention, mais dans la capacité à obtenir des laissez-passer consulaires des États vers lesquels les individus sont renvoyés. C’est sur cet aspect qu’il faut concentrer les efforts aujourd’hui », argumente l’eurodéputée.