À travers des autocollants, des slogans, et même une pétition, les propriétaires de Tesla expriment ouvertement leur mécontentement. Les diverses controverses suscitées par le patron excentrique de l’entreprise, qui fait maintenant partie de l’administration de Donald Trump, ont sérieusement entamé leur enthousiasme pour la marque.
Un achat sous d’autres circonstances
« J’ai acquis ma voiture avant qu’Elon ne perde la tête ! » Depuis qu’Elon Musk semble avoir tissé des liens avec Donald Trump, une certaine résistance a commencé à se former, notamment parmi les propriétaires de Tesla pour qui le changement d’orientation politique du milliardaire est problématique. Récemment, des automobilistes ont apposé des autocollants mentionnant « J’ai acheté ça avant qu’Elon devienne fou » à l’arrière de leurs véhicules, ce qui est rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux et a alimenté des appels au boycott de la marque.
La chanteuse américaine Sheryl Crow a même décidé de se séparer de sa Tesla. Elle a partagé une vidéo humoristique sur Instagram le dimanche 16 février, où on la voit faire un dernier adieu à sa voiture sur une musique célèbre d’Andrea Bocelli et Sarah Brightman, « Time to Say Goodbye ». Dans sa publication, elle explique : « Mes parents m’ont toujours dit que l’on est influencé par ceux que l’on fréquente. Il y a un moment où il faut choisir ses alliances. Au revoir Tesla. » Elle précise que les bénéfices de la vente de son véhicule seront versés à la radio publique américaine NPR, qu’elle considère menacée par « le président Musk ».
Le boycott prend de l’ampleur
Même en France, le boycott de Tesla commence à prendre de l’ampleur. De nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux déclarent qu’ils renoncent à acquérir une voiture de la marque, tandis que des autocollants critiques envers le PDG, qui est désormais surnommé « Doge » dans l’administration Trump, apparaissent sur des plateformes de vente en ligne.
Une réflexion poussée
Loïc, qui possède déjà sa deuxième Model 3, envisageait initialement de prolonger son expérience Tesla à la fin de son contrat de leasing actuel. Cependant, il a finalement décidé de changer de cap en raison de la position politique particulière de l’entreprise. « Je ne peux pas continuer à enrichir une entreprise qui soutient des partis d’extrême droite, cela va à l’encontre de mes principes, » affirme ce Britannique. Sa réflexion l’a poussé à envisager d’explorer les options des marques européennes pour son prochain véhicule, renforçant ainsi l’idée d’un patriotisme européen conscient et engagé.
En parallèle, Philippe Vernay, un citoyen préoccupé, a lancé une pétition sur Change.org en janvier – coïncidant avec l’entrée en fonction de Donald Trump – pour « frapper le portefeuille d’Elon Musk ». Sans être lui-même propriétaire d’une Tesla, mais possédant une C5 Aircross, Vernay s’inquiète de l’implication de Musk dans le gouvernement Trump. « Voir quelqu’un comme Musk prendre un tel rôle a été un choc pour moi », confie-t-il.
Un appel à l’action
Philippe Vernay explique sa motivation derrière la pétition : « Je ne voulais pas simplement me plaindre dans mon coin, je souhaitais agir. J’en ai un peu assez de cet homme qui veut imposer sa volonté dans la vie des Européens. Je me suis dit qu’il avait peut-être oublié une chose : il est avant tout un commerçant qui vend des voitures ! » ajoute-t-il. En conclusion, pour Vernay, posséder une voiture véhiculait un certain message. Ainsi, il pense que cela pourrait inciter de futurs acheteurs de Tesla à reconsidérer leur choix. Même si Tesla est une bonne voiture, l’image qu’elle projette peut prêter à réflexion, souligne-t-il.
Enfin, qu’il s’agisse d’un boycott ou non, le marché automobile en Europe subit une chute sans précédent entre janvier 2024 et janvier 2025, avec une baisse des ventes de -75% en Espagne, -63% en France et -60% en Allemagne, selon des données fournies par la Plateforme automobile, une organisation représentant les acteurs de ce secteur en France.