Avant de vous précipiter au cinéma, faisons un petit point sur Bridget Jones. Cette chère amie anglaise, connue pour sa personnalité légèrement décalée et ses maladresses sympathiques, mérite qu’on se rappelle de ses aventures amusantes et touchantes.
Retour de Bridget Jones sur le devant de la scène
Près d’un quart de siècle après la sortie du film original, l’irrésistible anglaise Bridget Jones revient dans les salles obscures le 12 février avec le quatrième opus intitulé Bridget Jones, folle de lui. Pour ceux qui souhaiteraient se rafraîchir la mémoire avant de se plonger dans les nouvelles aventures de Bridget, voici quelques informations et anecdotes.
Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec Bridget Jones, faisons un rapide retour en arrière. Le personnage, tel qu’il a été introduit au cinéma en 2001, est une célibataire londonienne un peu maladroite, travaillant tout d’abord dans la publicité avant de se lancer dans le journalisme télévisé, puis de s’aventurer dans le monde de la production. Accro à son journal intime, au vin blanc, et à la cigarette, Bridget est entourée d’amis aussi fantasques qu’elle et de parents excentriques mais aimants. Elle est souvent préoccupée par son poids, et bien qu’elle prenne sans cesse de nouvelles résolutions, elle s’efforce rarement de les suivre. Son charme opère à travers sa maladresse et son caractère rêveur, ce qui fait qu’elle est tant appréciée quelle que soit son âge : qu’elle ait 30, 40 ou 50 ans, son charme persiste, comme l’indique une réplique culte du premier film : "Just as she is."
1 Bridget, héroïne littéraire avant tout
Inventée par l’écrivaine britannique Helen Fielding, Bridget Jones trouve ses origines dans le journalisme télévisé avant de devenir une figure littéraire majeure. En 1995, le quotidien The Independent sollicite Fielding pour chroniquer sa vie de célibataire londonienne. Peu à l’aise avec l’idée, elle préfère concevoir un personnage fictif, une icône destinée à illustrer la pression de la perfection ressentie par de nombreuses femmes. Le premier livre, Le Journal de Bridget Jones, publié en 1996, rencontre un immense succès avec plus de quatre millions d’exemplaires vendus en Europe. Fielding admet s’être largement inspirée d’Orgueil et Préjugés de Jane Austen, allant même jusqu’à emprunter le nom de Darcy pour son protagoniste masculin, Mark Darcy, qui présente des similarités frappantes avec Fitzwilliam Darcy, le héros de l’œuvre de 1813.
Lorsque le livre est adapté à l’écran, Colin Firth est choisi pour incarner Mark Darcy, un choix loin d’être fortuit, puisqu’il avait déjà interprété Fitzwilliam Darcy dans une série de la BBC inspirée d’Orgueil et Préjugés. Même la réalisatrice originelle, Sharon Maguire, est une proche d’Helen Fielding. De plus, Fielding fut en couple avec le réalisateur Richard Curtis, scénariste de films emblématiques comme Quatre mariages et un enterrement et Coup de foudre à Notting Hill, et réalisateur de Love Actually. Hugh Grant, acteur principal de ces comédies britanniques, est l’autre figure masculine centrale du Journal de Bridget Jones, rival de Mark Darcy. Les autres livres de la saga incluent L’Âge de raison (2000), Folle de lui (2014), et Bridget Jones Baby : le journal (2014).
2 Renée Zellweger et sa transformation pour Bridget
Renée Zellweger, habituellement élancée, a dû prendre douze kilos pour incarner Bridget dans le premier film en suivant un régime de prise de poids. Dans le journal de Bridget, celle-ci consigne régulièrement son poids, toujours perçu comme excessif. Renée, née en 1969 au Texas d’un père suisse et d’une mère norvégienne, s’est aussi entraînée à maîtriser un accent britannique pour faire taire les critiques qui s’interrogeaient sur le choix d’une Américaine pour ce rôle. Avant ce rôle, Zellweger était surtout connue pour son apparition aux côtés de Tom Cruise dans Jerry Maguire.
Pour se préparer, elle s’installe en Angleterre et engage Barbara Berkery, une coach vocale renommée, pour parfaire son accent britannique. Zellweger affirme admirer l’honnêteté de Bridget et répète inlassablement lors de ses interviews qu’elle adore incarner ce personnage "authentique, maladroit, qui fait preuve d’autodérision tout en s’acceptant tel qu’il est." Elle apprécie sa personnalité et trouve que ses compagnons à l’écran ne sont pas à plaindre, si l’on considère ses partenaires masculins : Hugh Grant, Colin Firth, Patrick Dempsey dans Bridget Jones Baby, ainsi que Leo Woodall et Chiwetel Ejiofor dans Folle de lui.
3 Les « moments Bridget Jones » de Renée
Depuis la sortie des films, de nombreuses femmes utilisent l’expression "moments Bridget Jones" pour désigner des situations gênantes et des bévues, caractéristiques de ce que vit souvent l’héroïne britannique. Par exemple, dans le premier film, Bridget se rend à une fête costumée à la campagne, organisée par des amis de ses parents, en arborant un costume de lapine de Playboy, alors que la majorité des invités sont venus non déguisés.
Autre anecdote, lors d’une rencontre amoureuse, elle se fait surprendre par son partenaire avec une culotte "ventre plat" peu flatteuse. Zellweger admet vivre souvent des moments similaires. Dans une entrevue de 2016, elle raconte s’être assoupie lors d’une émission en direct à cause du décalage horaire. "J’étais complètement déphasée et je me suis endormie en plein milieu d’une réponse. En voyant la tête du journaliste, j’ai compris que je disais n’importe quoi. C’est très Bridget Jones, n’est-ce pas ?" conclut-elle.
4 Renée Zellweger et l’empreinte du rôle de Bridget
Le personnage de Bridget Jones a véritablement propulsé Renée Zellweger au rang de star internationale. Ce rôle lui a valu sa première nomination aux Oscars en 2002. Deux ans plus tard, elle décroche l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Retour à Cold Mountain, avant d’obtenir l’Oscar de la meilleure actrice en 2020 pour le biopic Judy, sur Judy Garland. Après une pause prolongée, Zellweger retrouve Bridget neuf ans après Bridget Jones Baby.
Ce film se concluait par la naissance de son premier enfant, un garçon, et son mariage avec Mark Darcy. La première de ce film à Londres en septembre 2016 a suscité des discussions sur le changement physique de Zellweger, absentée des écrans pendant six ans. Amincie et visiblement transformée par des injections de botox, elle ne correspond plus vraiment à l’image naturelle de Bridget. Zellweger a toujours nié toute chirurgie esthétique, attribuant son apparence à un changement de mode de vie.
5 L’évolution de Bridget à travers les années
À travers ses trois films, la franchise a généré 760 millions de dollars au box-office mondial, cumulant plus de 733 millions d’euros, selon le site Allo Ciné. En France, la trilogie a attiré sept millions et demi de spectateurs. Pour la première fois, un homme, Michael Morris, dirige le quatrième film de la saga, succédant à Sharon Maguire (2001 et 2016) et Beeban Kidron (2004).
Sans dévoiler l’intrigue principale, nous vous encourageons à déceler les multiples références à la Bridget d’origine dans ce nouvel opus. Cinquante ans et veuve, mais fidèle à elle-même, elle offre aux fans plusieurs clins d’oeil à ses premières aventures : un pull de Noël, une blouse transparente, des péripéties télévisées, et un baiser sous la neige. Hugh Grant, supposé mort par accident d’avion, fait son retour en charmeur invétéré, tandis que l’impassible Colin Firth est à nouveau présent. En 2016, il avait déclaré dans Paris-Normandie qu’il serait possible de suivre Bridget jusqu’à sa maison de retraite. Allez-vous relever ce défi ?