À la veille d’une journée déterminante pour son administration, le chef du gouvernement s’efforce de convaincre les parlementaires de sa détermination à progresser, en dépit des défis.
Il s’en est fallu de peu. Après avoir utilisé l’article 49.3 pour les budgets de l’État et de la Sécurité sociale, le Premier ministre François Bayrou fait face ce mercredi 5 février à deux nouvelles motions de censure. Celles-ci ne réussiront pas à passer sans le soutien des socialistes et probablement du Rassemblement national.
Dès 15h30, l’Assemblée nationale débattra d’abord d’une motion déposée par La France insoumise. Celle-ci conteste l’utilisation du 49.3 par François Bayrou pour faire adopter le projet de budget de l’État pour 2025 sans débat. Toutefois, le PS et le RN ont dissipé les doutes ces dernières heures en indiquant qu’ils ne soutiendraient pas la censure, laissant ainsi au Premier ministre une marge pour entrevoir l’avenir…
« La méthode va vous étonner »
Mais pour plusieurs députés, l’avenir pourrait s’avérer limité. « C’est l’immobilisme assuré pour deux ans« , redoute notamment Frédéric Valletoux, député Horizon. « Je ne vois pas comment de grandes réformes pourront être entreprises dans un tel climat. Néanmoins, cela ne signifie pas que le gouvernement est totalement impuissant« , analyse l’ancien ministre délégué à la Santé et à la Prévention. Il préconise ainsi une approche par mesures budgétaires ou réglementations plutôt que par lois.
« Nous exploiterons toutes les possibilités, vous ne tarderez pas d’être étonné par la méthode« , rétorque l’entourage de François Bayrou. « Ne pensez pas que je suis paralysé, je compte bien continuer à réformer« , assure le Premier ministre à ses alliés parlementaires. Une détermination que Philippe Gosselin, membre des Républicains, salue. « Je suis convaincu que François Bayrou souhaite laisser sa marque. Face aux tensions contradictoires, le danger est effectivement que le consensus minimal soit la seule issue pour pérenniser« . Et le député de la Manche de suggérer de prioriser les propositions émanant des députés.
C’est également ce que réclament bon nombre d’élus d’opposition, dont Sandrine Rousseau des Verts : « Il existe une multitude d’opportunités, comme la question de la fin de vie, des lois globales pour le droit des femmes, ou des législations pour la protection de l’eau… » Pour ce faire, le gouvernement devrait accorder plus de place aux initiatives des parlementaires.