Après que la gauche ait pris position, c’est maintenant au Rassemblement national de se prononcer sur une possible censure concernant le gouvernement. Les responsables du parti suggèrent qu’ils s’opposeront à cette mesure.
Après l’utilisation de l’article 49.3 pour adopter le budget de l’État sans vote, les membres de la France Insoumise ont déposé une motion que les écologistes et les communistes soutiendront, contrairement au Parti socialiste. Quant au Rassemblement national, une décision officielle sera prise lors de la réunion de groupe à l’Assemblée le mercredi 5 février, et le parti semble pencher contre une motion de censure.
Bien qu’il n’y ait aucun suspense sur l’issue, un responsable du Rassemblement national reconnaît que le PS a exclu le parti du débat. Par conséquent, Jordan Bardella, pour montrer sa responsabilité, se prononce contre la censure. « Je crois que dans la situation actuelle, les citoyens français, en ce moment même – cela pourrait évoluer demain, ce n’était pas le cas hier -, ne bénéficieraient pas d’une nouvelle forme d’instabilité, qui pourrait avoir des conséquences plus graves pour l’économie que lors de la précédente censure en décembre », affirme le chef du parti.
La question de l’image pour le RN
Toutefois, comme l’affirme Jordan Bardella sur Cnews, rien n’est définitif pour le RN, qui tient à montrer qu’il reste dans l’opposition. Laurent Jacobelli, député du parti, souligne également ce point : le parti cherche à renforcer son image en adoptant une position réfléchie. « Nous, nous travaillons les dossiers. Nous avons deux options, et nous allons choisir celle qui est la moins dommageable. Soit nous laissons passer un très mauvais budget en France, soit nous optons pour une censure qui, elle aussi, pourrait mener à une instabilité institutionnelle sous la Ve République, risquant de distendre les liens entre la population et l’Assemblée nationale. Nous faisons preuve de responsabilité. »
Se voulant « responsable » contrairement aux insoumis, Laurent Jacobelli critique le parti de Jean-Luc Mélenchon pour ne prendre que « des positions de principe sans se soucier des conséquences ».