Le chef du gouvernement a annoncé qu’il recourrait à l’article 49.3 de la Constitution afin de faire passer les budgets de l’État et de la Sécurité sociale.
François Bayrou se prépare à utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour adopter un budget en France : « Un pays comme le nôtre ne peut pas fonctionner sans budget. La seule option est de mettre en jeu la responsabilité du gouvernement. Cela sera fait ce lundi », a déclaré le Premier ministre lors d’une interview à La Tribune Dimanche. Sur 42mag.fr, le dimanche 2 février, le député socialiste Arthur Delaporte a indiqué qu’il n’était « absolument pas » surpris par cette décision de François Bayrou, parce que, selon lui, « c’est le seul moyen pour sécuriser un vote. »
Le parlementaire du Calvados a souligné que son parti avait voté contre le projet de budget final lors de la commission mixte paritaire. Bien qu’il y ait eu « peut-être beaucoup de concessions », « nous sommes dans l’opposition, et en outre, les résultats obtenus ne sont pas satisfaisants », a-t-il précisé. « Nous nous opposons à la philosophie générale de ce budget ». De plus, les termes utilisés par François Bayrou, tels que « sentiment de submersion migratoire », ont généré des tensions chez les socialistes. Il a expliqué que « ces mots ne sont pas simplement des paroles en l’air, ils reflètent également une tolérance excessive envers les dérives d’extrême droite de Bruno Retailleau ».
Le dilemme du Parti Socialiste
Faut-il donc censurer le gouvernement ? Arthur Delaporte évoque le dilemme du Parti Socialiste : « Les socialistes se trouvent devant un véritable dilemme ». Il explique que « faire tomber un gouvernement est possible si l’on considère qu’il ne respecte pas les principes fondamentaux de notre pays. Mais la question de cette semaine est de savoir si nous devons priver la France d’un budget. Bien que nous estimions ce budget inéquitable, la question de la nécessité d’un budget est claire : il faut un budget pour garantir le fonctionnement des collectivités locales et le soutien aux associations. »
En somme, un budget est essentiel. Cependant, même si nous le jugeons injuste, le laisser passer pour tenter de le corriger ultérieurement, éventuellement par un autre gouvernement, est une option à envisager. C’est actuellement en cours de réflexion.
Arnaud Delaporte, député socialiste du Calvadossur 42mag.fr
Tout cela « entre en ligne de compte », résume le député : « Ce que nous devons décider avec mon parti d’ici mercredi prochain [date prévue pour examiner la motion de censure], c’est de déterminer si nous pouvons accepter un budget, même imparfait, pour la France. Par ailleurs, devons-nous soutenir un gouvernement qui, selon nous, facilite la montée du Rassemblement national, d’autant que François Bayrou n’a exprimé aucun regret ? »