Le pôle spécialisé dans les affaires de crimes en série ou non résolus basé à Nanterre (PCSNE) a entrepris de réexaminer un dossier de meurtre datant de 2003, survenu en Seine-Saint-Denis, et qui avait initialement été classé sans suite.
Un individu a été arrêté dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte pour « assassinat » suite au décès d’Antoine Belmonte survenu en 2003, a indiqué le parquet de Nanterre le jeudi 27 février. Cette personne a été appréhendée mercredi dans le département du Loiret. Elle est actuellement détenue pour interrogatoire. Une fouille a été menée dans son domicile. Des auditions sont en cours, y compris celle de cet homme, selon les précisions du parquet.
Le 10 janvier 2003, Antoine Belmonte a été retrouvé mort à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Il était « allongé derrière la porte d’entrée de son logement ». Il a été tué par une balle dans la tête alors qu’il surveillait à travers le judas de sa porte. Le coup de feu « a été tiré […] à travers la porte d’entrée ». Une enquête judiciaire avait été lancée à l’époque par le parquet de Bobigny pour élucider ce meurtre.
Une confusion de nom aurait mal orienté les cibles
En se basant sur les premiers éléments obtenus au cours de l’enquête à l’époque, il est apparu qu’Antoine Belmonte avait été attaqué à son domicile quelques semaines avant sa mort, en décembre 2002, par un homme armé. Celui-ci l’avait interrogé sur son éventuel statut de policier avant de s’enfuir, abandonnant une arme de poing sur place. Le propriétaire de cette arme a été ultérieurement identifié. Les enquêteurs ont pu établir un lien avec le décès d’un adolescent survenu 10 ans auparavant, en janvier 1992 à Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, lors d’une opération policière impliquant un agent nommé Antoine Belmonte. Le parquet souligne que « hormis une analogie de nom, rien ne permettait de relier la victime au policier concerné ».
Malgré une enquête menée par la brigade criminelle, l’identification de l’auteur des incidents des 13 décembre 2002 et 10 janvier 2003 à Pantin n’a pas été possible et une décision de classement sans suite a été prononcée.
Le dossier repris par le pôle « cold case » de Nanterre en 2022
En juin 2022, « le dossier a été examiné par le parquet du pôle national des crimes en série ou non élucidés de Nanterre (PCSNE) dans le but de décider de l’éventualité de sa réouverture ». Un mois plus tard, en juillet 2022, le parquet du PCSNE a décidé d’initier une nouvelle enquête judiciaire. Les nouvelles investigations ont mené à la découverte « d’une enquête distincte menée par la brigade criminelle concernant la découverte d’une lettre de revendication sur la tombe de l’adolescent décédé le 27 janvier 1992 à Asnières ». Des analyses de pointe, notamment génétiques, ont été effectuées et ont fourni de nouvelles pistes pour reprendre les investigations à partir de 2024.