La Cinémathèque reçoit des financements publics pour couvrir environ 75 % de ses coûts, avec un budget annuel de 20 millions d’euros provenant de ces subventions.
Le mardi 4 février, la Cour des comptes a souligné un manque de direction au sein du ministère de la Culture concernant la Cinémathèque française. Elle préconise que l’État prenne véritablement en main la supervision de cette organisation. Située à Paris et dirigée par le réalisateur Costa-Gavras, cette institution fait face depuis plusieurs semaines à des critiques portant sur sa gestion des affaires #MeToo. Ce mardi, c’est sur les aspects financiers, administratifs et de gouvernance que la Cour des comptes a sévèrement évalué l’organisation dans un rapport analysant sa gestion depuis 2016.
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a questionné lors d’une conférence de presse : « N’est-il pas temps pour la Cinémathèque française d’écrire un nouveau chapitre de son histoire pour accomplir plus efficacement ses missions ? » Il a ajouté que cela implique probablement d’accepter des changements significatifs, et a noté un problème de gestion au sein du ministère de la Culture.
« Des statuts dépassés »
Une grande partie du financement de la Cinémathèque provient de subventions publiques, représentant environ 20 millions d’euros par an. La Cour constate que le ministère de la Culture devrait superviser la Cinémathèque par l’intermédiaire du Centre national du cinéma (CNC). Toutefois, elle note que ce centre est davantage perçu comme un partenaire que comme une véritable autorité de tutelle. La cour déplore que le statut associatif actuel ne permette pas un contrôle adéquat ni une vision stratégique claire.
Près de 90 ans après sa fondation, cette institution de renommée internationale, qui se consacre à la préservation des archives cinématographiques et à la promotion de l’histoire du cinéma, a des statuts considérés aujourd’hui comme dépassés. La Cour souligne qu’il n’y a aucune raison pour que le ministère de la Culture ne soit pas impliqué dans le Conseil d’administration de l’une de ses principales institutions, tandis que le CNC n’y dispose que d’une voix consultative.
La Cour des comptes suggère de convertir la Cinémathèque en une « fondation reconnue d’utilité publique » ou d’envisager un lien renforcé avec le CNC, voire une intégration tout en conservant une association des amis de la Cinémathèque à ses côtés.