Le marché des véhicules haut de gamme ressent également les effets de la crise qui frappe l’industrie automobile. Une division de Volkswagen prévoit de licencier environ 2 000 employés.
Dans la sphère discrète de la prestigieuse division du groupe Volkswagen en Allemagne, un projet de réduction d’effectifs est à l’étude, bien qu’il ne soit pas explicitement nommé. La direction a récemment validé un plan de diminution de 1 900 emplois, annoncé le jeudi 13 février, ce qui équivaut à environ 4 % des employés. Porsche, qui emploie actuellement 42 000 personnes à travers le monde, envisage de toucher uniquement deux de ses sites allemands, tous deux situés près de Stuttgart, dans le sud-ouest de l’Allemagne.
La baisse des ventes de voitures à essence de Volkswagen, dont fait partie Porsche, n’épargne pas la marque. Volkswagen prévoit de supprimer jusqu’à 35 000 postes en Allemagne et de cesser la production sur deux de ses sites, ce qui constitue une première dans son histoire. En outre, la transition vers les véhicules électriques s’avère plus complexe que prévu. La combinaison des voitures de luxe avec l’électromobilité rencontre des défis, les clients étant hésitants face à cette technologie encore en maturation. Le public « luxe » est souvent plus exigeant que l’acheteur lambda. De plus, la concurrence des constructeurs chinois et la hausse des coûts de production compliquent la situation.
Des choix anticipés
En 2024, Porsche a déjà observé une diminution de 3 % de ses livraisons globales, avec une baisse plus prononcée en Chine, son principal marché, où les ventes ont chuté de 30 %. Cela constitue un choc financier et industriel significatif. En regardant vers 2025, l’entreprise prévoit une diminution de ses marges, c’est-à-dire la part des bénéfices sur les ventes, de 17 % à potentiellement 12 % ou même 10 %.
Le groupe n’a d’autre choix que d’optimiser ses dépenses et de revoir sa stratégie. En réponse à la faible demande pour leurs modèles électriques, Porsche va capitaliser sur de nouveaux modèles thermiques, abandonnant ainsi sa précédente ambition de réaliser 80 % de ses ventes en voitures électriques d’ici 2030, comme préconisé par son PDG Oliver Blume. Ce changement de direction pourrait aussi se traduire par des suppressions d’emplois possibles chez d’autres marques de Volkswagen, telles qu’Audi, Seat ou Skoda.