L’étude de la motion de censure est prévue pour mercredi, probablement en fin de journée. Toutefois, son adoption apparaît improbable si le Rassemblement national ne la soutient pas.
Les socialistes déposent leur motion de censure
Lundi 17 février, les députés du Parti socialiste ont soumis une motion de censure « spontanée » à l’encontre du gouvernement de François Bayrou. Ils l’accusent d’avoir succombé aux influences néfastes de l’extrême droite. Ce document, basé sur l’article 49.2 de la Constitution, avait été préalablement évoqué par le groupe socialiste après qu’il eut décidé de ne pas contester le gouvernement sur les affaires budgétaires. Cette motion est présentée comme une réponse à la « trumpisation » du paysage politique et aux propos de « submersion » migratoire utilisés par le Premier ministre pour décrire la situation à Mayotte.
Critiques envers le gouvernement
Les socialistes, dans le texte qu’ils ont partagé avec l’AFP, expriment leur indignation en affirmant que le Premier ministre a fait usage d’un vocabulaire funeste, autrefois employé par Jean-Marie Le Pen. Ils qualifient l’extrême droite de « menace mortelle pour la République » et accusent le gouvernement de lui avoir accordé des succès culturels inédits, alors même qu’il devrait s’y opposer. Parmi les sujets de discorde figurent le débat sur la remise en question du droit du sol, lancé par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, ainsi que l’appui apporté à un projet de loi des Républicains restreignant ce droit à Mayotte, un texte qui a été adopté à l’Assemblée nationale avec l’appui de certains membres de l’ancienne majorité présidentielle.
L’affaire Bétharram et la réaction nationale
Les socialistes mentionnent également dans leur motion l’affaire Bétharram, estimant que le Premier ministre ne peut éviter de répondre aux questions légitimes des victimes, de leurs proches, des parlementaires et des médias. L’examen de la motion de censure est prévu pour mercredi, possiblement en fin d’après-midi. Toutefois, cette motion n’a que peu de chances de succès en l’absence de soutien du Rassemblement national. Le dimanche précédent, Thomas Ménagé, porte-parole du groupe RN à l’Assemblée nationale, avait déclaré : « Nous ne donnerons pas notre appui, car le Parti socialiste a initié cette motion dans le simple but de contester les propos, certes imparfaits, mais raisonnables, du Premier ministre. »