Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a annoncé sa candidature pour diriger les Républicains. Pendant ce temps, son confrère au sein du gouvernement, Gérald Darmanin, s’exprime dans « Le Parisien » ce jeudi.
« Quoi qu’il arrive, je jouerai un rôle dans l’élection présidentielle », déclare Gérald Darmanin dans une interview accordée au Parisien le jeudi 13 février. Bien qu’il ne soit pas officiellement en lice, le ministre de la Justice, en évoquant l’organisation d’une primaire, laisse entrevoir ses ambitions politiques. Étant donné qu’aucune figure ne s’impose naturellement pour prendre la suite d’Emmanuel Macron, Gérald Darmanin se demande : « Pourquoi pas moi ? »
« Il est absolument déterminé et avance fermement dans sa carrière politique », commente en souriant un de ses proches. Cela se traduit par une présence omniprésente dans les médias et une série d’annonces percutantes, comme l’idée de supprimer le droit du sol ou d’introduire la retraite par capitalisation. « Je suis résolu, mais pas extrémiste, » assure-t-il en privé, ajoutant qu’il est essentiel de se tourner vers les 11 millions d’électeurs du Rassemblement national. Gérald Darmanin savoure ce retour en force après avoir vécu une période de mise à l’écart sous l’administration de Michel Barnier. « Cette expérience lui a été bénéfique, elle l’a transformé ! », commente un autre allié. Il organise régulièrement des dîners avec des parlementaires, et envisage bientôt une réunion politique pour structurer son mouvement Populaires… Convaincu que la bataille pour 2027 est déjà engagée, la « marque » Darmanin se met en place.
« Ils ne pourront pas tous être candidats ! »
À droite, deux ans avant la présidentielle, le paysage est déjà dense avec Edouard Philippe, David Lisnard, Xavier Bertrand, Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez parmi ceux qui se sont déclarés ou pourraient le faire. Gérald Darmanin met en garde contre « les dangers destructeurs » d’une compétition entre leaders. Il prône l’élaboration d’un « programme partagé » avec un parti qui l’avait pourtant écarté en 2017.
« Ils ne pourront pas tous se présenter, et ils finiront par trouver un accord », se rassure un ami d’Edouard Philippe. Selon lui, ces divers prétendants espèrent essentiellement obtenir des postes influents. Le maire du Havre reste discret et n’a pas commenté l’idée d’une primaire, tout comme Gabriel Attal. Mais le ministre de la Justice ne les attend plus. Il a « personnellement » informé François Bayrou de sa démarche, contrairement à Bruno Retailleau. Ce dernier a attendu le feu vert du Premier ministre avant de se déclarer pour la présidence des LR.
Conscients que les projecteurs peuvent s’éteindre brusquement, que ce soit à cause d’une éventuelle censure ou d’une nouvelle dissolution d’ici six mois, certains préfèrent garder une attitude détachée en coulisses : « Même si le moteur s’arrête, la fusée sera déjà en route. »