Le Texas et la Louisiane sont parmi les nombreux États qui ont soit interdit, soit considérablement limité l’accès à l’IVG et n’agréent pas l’idée qu’un médecin passe outre leur législation. La Louisiane a sollicité qu’elle soit extradée, mais la gouverneure de l’État de New York refuse de se plier à cette demande.
Aux États-Unis, de récents jugements pourraient rendre l’accès à l’interruption volontaire de grossesse encore plus ardu. Un magistrat texan a récemment imposé une pénalité de 100 000 dollars à une praticienne de New York, accusée d’avoir expédié par la poste des médicaments abortifs à une résidente texane. Juste avant cela, la Louisiane avait réclamé l’extradition de cette professionnelle de santé pour des raisons similaires.
Installée derrière son bureau, la gouverneure de New York, en possession du mandat d’extradition, se montre inflexible. Elle refuse de coopérer avec la Louisiane dans ses actions juridiques contre la médecin en question. « Ma mission est de défendre tous les habitants de New York, et je n’accepterai pas de signer un ordre d’extradition venant du gouverneur louisianais, déclare avec fermeté Kathy Hochul. Ni aujourd’hui, ni jamais. Que le message soit sans ambiguïté. »
C’est une prise de position peu courante. Les États tendent généralement à coopérer, mais ce n’est pas toujours le cas quand il s’agit de la problématique sensible de l’avortement.
Les lois de protection mises en débat
Depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022, on estime que chaque mois environ 10 000 comprimés abortifs sont envoyés par voie postale dans les régions où accéder à un avortement est très compliqué, voire impossible. Les médecins qui prescrivent ces médicaments résident dans des États où l’avortement est autorisé, mais dans la vingtaine d’États qui l’interdisent, ces praticiens risquent des peines pouvant aller jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.
C’est pour cette raison que des législations de protection ont été instaurées pour leur apporter une certaine sécurité. Ces lois empêchent les autorités locales de coopérer en cas de poursuites d’un médecin par un autre État, tel que dans le cas de la praticienne de New York. Vu le refus de la gouverneure d’agir, la Louisiane ou le Texas pourrait en appeler à la Cour Suprême pour décider de la validité de ces lois protectrices.