Un Français desséché après 18 ans de mort en Indonésie sur les infractions à la drogue devra purger 30 ans de prison après avoir été rapatrié la semaine dernière, a jugé mercredi un tribunal français. L’avocat de Serge Atlaoui et sa famille devraient maintenant soumettre des demandes de condamnation réduite et une grâce présidentielle dans les prochaines semaines.
« C’est un premier succès, un premier pas vers la liberté », a déclaré l’avocat de Serge Atlaoui, Richard Sédillot, après le verdict, décrivant son client comme « soulagé » par la décision.
Sédillot a déclaré qu’il pouvait désormais déposer des demandes à la fois pour un adoucissement de la peine et peut-être un pardon du président Emmanuel Macron.
« Son épreuve peut être terminée, il faudra encore quelques semaines », a-t-il déclaré.
En vertu d’un accord le mois dernier entre les deux pays pour son transfert, Jakarta a laissé le gouvernement français pour lui accorder la clémence, l’amnistie ou une peine réduite.
Le pouvoir judiciaire français a souligné qu’il n’était pas compétent pour juger de l’affaire elle-même après les décisions des autorités indonésiennes et ne pouvait convertir la peine qu’en terme français équivalent.
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La décision indonésienne « est équivalente en droit français à la production … de drogues dans un gang organisé, qui est passible de 30 ans de prison », a déclaré mercredi le tribunal de Pontoise, au nord de Paris, lors de l’audience.
Les procureurs avaient précédemment déclaré que la condamnation à mort devrait être transformée en un terme à vie en France.
Atlaoui, un soudeur de 61 ans de Metz dans le nord-est de la France, a toujours nié être un trafiquant de drogue.
Pression diplomatique
Il a été arrêté en 2005 dans une usine dans une banlieue de Jakarta où des dizaines de kilogrammes de médicaments ont été découverts, les autorités indonésiennes l’accusant d’être un « chimiste ».
Le soudeur de métier a déclaré qu’il installait des machines dans ce qu’il pensait être une usine acrylique.
Un tribunal indonésien a initialement condamné à Atlaoui à la prison à vie, mais la Cour suprême a changé cela pour une condamnation à mort en appel en 2007.
Le Français devait être exécuté aux côtés de huit autres en 2015, mais il a obtenu un sursis après que Paris a appliqué la pression et que les autorités indonésiennes ont accordé un appel en suspens pour procéder.
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Le retour d’Atlaoui a été rendu possible après un accord entre le ministre français de la justice Gérald Darmanin et son homologue indonésien, Yusril Ihza Mahendra, le 24 janvier.
Dans l’accord, Jakarta a déclaré qu’il avait décidé de ne pas exécuter Atlaoui et autorisé son retour sur des « terrains humanitaires » parce qu’il était malade.
L’Indonésie possède certaines des lois sur les drogues les plus difficiles du monde et a exécuté des étrangers dans le passé.
La peine de mort a été abolie en France en 1981.