Un tribunal français a reconnu lundi un influenceur en ligne algérien coupable d’avoir incité le terrorisme à Tiktok, le condamnant à 18 mois de prison.
L’homme de 25 ans, identifié par des fonctionnaires comme YouCEF A. et connu sur les réseaux sociaux sous le nom de Zazou Youssef, avait été inculpé dans la ville occidentale de Brest de « plaider un acte de terrorisme » sur la plate-forme.
Le procureur Camille Miansoni avait recommandé une peine de prison de deux ans pour l’accusation qui est passible de sept ans pouvant aller jusqu’à sept ans.
Youssef est apparu dans une vidéo publiée sur la plate-forme populaire le 31 décembre, appelant à des attaques en France et à la violence en Algérie.
Le préfet de la police dans la région de France Western Finisterre, Alain Espinasse, a ordonné une enquête judiciaire après que les policiers l’aient informé de la vidéo.
Selon les autorités, Youssef vivait en France sur un permis de résidence temporaire et avait fait appel d’une peine précédente pour vandalisme lors des émeutes en 2023.
En plus de la peine de prison, le tribunal a déclaré que Youssef ne pouvait pas résider en France pendant 10 ans.
Tiktok a déclaré qu’il avait interdit le compte à partir duquel la vidéo a été téléchargée, pour avoir publié plusieurs vidéos qui ont enfreint ses règles sur le discours de haine.
Deuxième cas
Lundi également, les procureurs de Montpellier ont demandé une peine de prison avec sursis de six mois contre Boualem Naman, un influenceur algérien connu sous le pseudonyme « Doualemn ».
Il a été arrêté le mois dernier après avoir publié une vidéo sur Tiktok appelant à la violence contre un manifestant anti-régime algérien.
Il a été expulsé vers Alger, mais les autorités ont refusé de l’accepter et l’ont renvoyé à Paris.
La France accuse l’Algérie de «l’humiliation» après que l’influenceur expulsé se soit refusé
Lors de son audience de lundi, Naman a reconnu les faits, tout en soulignant qu’il n’avait pas fait de «non-appel à un meurtre». Il a exprimé son « regret », expliquant qu’il avait « perdu son sang-froid ».
Placé en détention à son retour, le père de deux enfants a été libéré le 6 février après que les tribunaux ont suspendu l’ordonnance d’expulsion et annulé son « OQTF » (obligation de quitter le territoire français).
Tension politique
Trois autres Algériens soupçonnés d’incitation à la violence dans des vidéos de Tiktok ont également été arrêtés le mois dernier, avec au moins deux d’entre eux confrontés à des accusations liées au terrorisme.
Les arrestations interviennent au milieu des tensions politiques croissantes entre Paris et son ancienne colonie nord-africaine.
En particulier après que le président Emmanuel Macron a renouvelé le soutien français à la souveraineté marocaine sur le territoire contesté du Sahara occidental lors d’une visite historique au Royaume l’année dernière.
Le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole, est principalement sous le contrôle de facto du Maroc. Mais il est revendiqué par les séparatistes Sahrawi du Front Polisario, qui exigent un référendum sur l’autodétermination et sont soutenus par Alger.