« Il est impossible de rester indifférent », affirme le rapporteur de la récente législation concernant la justice pénale des adolescents, qui sera débattue à l’Assemblée dès ce mercredi. Confronté à « des jeunes âgés de 16 à 18 ans, souvent impliqués dans des délits très graves et répétés », il est essentiel de mettre en place une « réponse pénale plus prompte » et « qui soit à la hauteur des enjeux ».
« C’est à ceux qui créent les lois de prendre en considération les réalités actuelles de notre société », affirme Jean Terlier, député du groupe Ensemble pour le Tarn, et rapporteur du nouveau texte législatif concernant la justice des mineurs. Dès mercredi 12 février, l’Assemblée nationale se penche sur une proposition législative initiée par Gabriel Attal. Celle-ci envisage notamment la mise en place d’une procédure de comparution rapide pour les mineurs et remet en question la notion d’excuse de minorité.
« Nous voyons que certains adolescents de 16 à 18 ans sont de véritables récidivistes qui s’engagent dans des actes très graves », soulève le député. « Il est crucial d’apporter une réaction pénale plus prompte et d’imposer des peines équivalentes à la gravité des actes perpétrés par ces jeunes récidivistes. »
L’éducatif prime toujours sur le répressif
Des magistrats et éducateurs critiquent ce projet, arguant qu’il détourne la justice de sa mission éducative. « Il ne s’agit pas de remettre en cause la prédominance de l’approche éducative sur la répression », rassure Jean Terlier.
« Cette procédure de comparution rapide ne s’appliquera pas aux jeunes commettant leurs premiers délits. »
Jean Terlier, rapporteur de la nouvelle loi sur la justice pénale des mineurssur 42mag.fr
« Il s’agit encore une fois de cibler efficacement ces jeunes récidivistes qui enfreignent gravement la loi », se justifie Terlier. « Quand un jeune a déjà été jugé douze, treize, voire quatorze fois, il est clair que des approches éducatives ont déjà été tentées, mais qu’elles ont échoué », ajoute-t-il.
Pour Gabriel Attal, ce texte se veut une réponse aux tensions urbaines observées durant l’été 2023, notamment après l’incident tragique de la mort de Nahel abattu par un policier à Nanterre. Cependant, la gauche s’oppose vigoureusement à ce projet de loi, estimant qu’il suit les idées défendues par le Rassemblement National. Jean Terlier appelle les législateurs à agir avec responsabilité : « Nous sommes confrontés à une jeunesse délinquante de plus en plus précoce, qui commet des actes toujours plus graves, et il est impensable de prétendre que tout est sous contrôle. »