À partir de ce mercredi 12 février au soir, l’Assemblée nationale se penchera sur une proposition. Cette législation vise principalement à renforcer le respect de l’autorité judiciaire concernant les jeunes délinquants et leurs familles. Pour débattre du sujet, Ludovic Friat, qui est à la tête de l’Union syndicale des magistrats (USM), a été accueilli sur Franceinfo.
Le projet de loi a été largement modifié en commission, perdant ainsi une partie de son essence originale, mais il sera débattu ce soir par les parlementaires. La proposition de loi, initiée par Gabriel Attal, se concentre principalement sur deux axes : la réduction de l’effet atténuant de l’excuse de minorité et la responsabilisation parentale. Ludovic Friat, à la tête de l’Union syndicale des magistrats (USM), met en garde contre une vision trop simpliste du sujet : “La question des mineurs nécessite une analyse objective et pragmatique, en dépassant les approches idéologiques. Renforcer l’autorité de l’État sur les jeunes, c’est possible, mais il faut se rendre dans les tribunaux pour enfants afin de constater que nos collègues ne se contentent pas d’offrir des friandises aux mineurs”, explique-t-il.
Les mineurs jugés comme des adultes ?
Avec l’augmentation de la violence chez les jeunes mineurs, une réforme législative est-elle indispensable ? Pour Ludovic Friat, ce n’est pas forcément le cas : “Les outils juridiques sont déjà en place. L’essentiel, c’est d’avoir les ressources nécessaires pour appliquer ces mesures de manière efficace”, note-t-il.
Souvent, les jeunes impliqués dans des actes de violence sont sur le point d’atteindre l’âge adulte. Dans ces cas, est-il approprié de les traiter comme des adultes devant la justice ? “À 16 ou 17 ans, on n’est pas encore un adulte à part entière, et être jugé comme tel n’est pas adéquat. C’est aussi un reflet de notre civilisation que de traiter les jeunes différemment des adultes”, estime Ludovic Friat.
Découvrez l’interview complète dans la vidéo ci-dessus.