Selon l’avocat de Nicolas Bazzucchi, sa présence était parfaitement légitime. Cependant, la gauche contestataire n’est pas du même avis, affirmant que « sa présence ne peut être considérée comme un simple acte ordinaire ».
La participation de Nicolas Bazzucchi, le maire de La Penne-sur-Huveaune dans les Bouches-du-Rhône, à la réunion du conseil métropolitain d’Aix-Marseille le jeudi 27 février a suscité l’indignation au sein de l’opposition de gauche, qui a choisi de quitter la séance, comme le rapporte « ici Provence » (anciennement France Bleu). L’homme politique est actuellement inculpé pour viols et violences aggravées et est soumis à un contrôle judiciaire.
L’avocat de l’élu, Jérôme Gay, déplore cet événement et justifie la présence de son client à cette assemblée métropolitaine : « Il a le droit, dans le cadre de ses fonctions de maire, de participer à cet événement, c’est une obligation administrative. » Il précise également que Marseille ne figure pas parmi les villes où Nicolas Bazzucchi est interdit de présence, soulignant que son client peut se déplacer pour des raisons liées à ses obligations administratives et judiciaires.
Cependant, selon l’opposition de gauche, qui s’appuie sur les restrictions du contrôle judiciaire imposé, cela « n’avait pas un caractère purement administratif ». Sophie Camard, la présidente du groupe de gauche au sein de la Métropole, a exprimé à « ici Provence » son « étonnement » et son « désaccord ». « Lorsque l’opposition a pris conscience de la présence du maire, dit-elle, le maire de Marseille a sollicité Martine Vassal [la présidente de la Métropole d’Aix-Marseille] pour faire sortir Nicolas Bazzucchi. Cependant, comme il est resté sur place, l’opposition a choisi de partir avant la fin de la séance ». Elle insiste sur le fait que « sa présence n’était pas un fait anodin ».
Un contrôle judiciaire rigoureux pour l’élu
La semaine précédente, le jeudi 20 février, la cour d’appel d’Aix-en-Provence devait statuer sur l’opportunité de replacer l’élu en détention provisoire dans le cadre de l’enquête concernant des accusations de viols et violences aggravées. Après avoir passé deux mois en détention provisoire, la justice a décidé de ne pas renvoyer Nicolas Bazzucchi en prison. Il demeure toutefois sous un contrôle judiciaire strict : il conserve son mandat de maire à La Penne-sur-Huveaune et a la possibilité d’échanger avec les élus de sa ville, mais il n’est pas autorisé à interagir avec le personnel de la mairie. De plus, il lui est toujours interdit de se rendre physiquement dans sa commune ou dans celles où résident les plaignantes.
Nicolas Bazzucchi avait été arrêté le 16 décembre dernier après plusieurs mois d’investigations menées par le parquet de Marseille suite à deux plaintes déposées par d’anciennes partenaires au cours de l’été 2024. Par la suite, il a été mis en examen pour viols et violences conjugales, puis placé en détention provisoire. Durant ses auditions, le maire a nié les accusations de viols, mais a admis avoir proféré des insultes et commis des actes de violence. En attendant la suite de la procédure judiciaire, la gestion des affaires courantes de la municipalité est assurée par Évelyne Farges-Squarzoni, sa première adjointe.